Royal Bank of Scotland voit enfin le bout du tunnel

Publié le 08 novembre 2012 par Edelit @TransacEDHEC

Détenue à 81% par l’Etat britannique depuis 2008 et la crise financière, Royal Bank of Scotland (RBS) a publié ce vendredi 2 novembre ses résultats du troisième trimestre. Bien que ceux-ci révèlent une perte nette de de 1,384 milliards de livres du fait de provisions exceptionnelles, le redressement de la banque est sur la bonne voie.

Un redressement rapide depuis quatre ans

RBS revient de très loin. Touchée de plein fouet par la crise financière en 2008, elle avait été nationalisée, s’était vue accordé un montant colossal de liquidités par l’Etat britannique, de l’ordre de 75 milliards de livres, et avait bénéficié du système gouvernemental de garantie des actifs toxiques. Autrement dit, sans la « solidarité » massive du contribuable, RBS aurait dû mettre la clef sous la porte. Cependant aujourd’hui, elle s’est acquittée de la totalité de sa dette  envers l’Etat, a fortement assaini son bilan et est sortie en octobre de ce système de garantie. Le plan de restructuration a donc porté ses fruits. De lourds sacrifices ont été consentis, puisque 9900 emplois ont été supprimés en 2011, soit 7% des effectifs, notamment dans la banque d’investissement. Les bonus accordés aux cadres dirigeants ont été réduits de 43% cette même année, et les pertes liées aux créances douteuses ont diminué de 12%, à 1,18 milliard de livres. Mais comme l’admet le directeur général de RBS Stephen Hester, il reste encore beaucoup de travail à faire.

La banque de tous les scandales

Si les provisions de ce trimestre ont été aussi lourdes, c’est parce que RBS subi de nombreuses poursuites judiciaires. Tout d’abord, l’affaire des ventes forcées d’assurances où de nombreuses banques britanniques sont impliquées, a obligé la banque à provisionner 400 millions de livres. Ces assurances liées à des remboursements de crédits étaient systématiquement imposées aux clients qui contractaient un prêt auprès de la banque. A cela s’ajoute le Liborgate, le scandale de la manipulation du Libor, taux qui détermine de nombreux taux d’intérêt et les prix de nombreux produits financiers dans le monde. Les employés de RBS impliqués ont été licenciés, mais la banque devra probablement payer une lourde amende. Enfin, la banque est poursuivie pour avoir vendu des actifs toxiques, notamment aux collectivités territoriales françaises qui veulent être indemnisées.

Si RBS a assaini son bilan, ce n’est pas encore le cas de sa réputation.

F.A