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OBÉSITÉ: Les médecins ont-ils une dent contre les patients en surpoids ? – PLoS One

Publié le 10 novembre 2012 par Santelog @santelog

OBÉSITÉ: Les médecins ont-ils une dent contre les patients en surpoids ? – PLoS OneLes médecins auraient bien des préjugés contre les patients en surpoids ou obèses, selon cette enquête menée par des chercheurs de l'Université de Washington auprès de plus de 2.000 médecins américains. S'il est crucial que les attitudes des professionnels de santé vis-à-vis de patients en surpoids ou atteints d'obésité ne soient pas influencées par des vues personnelles, cette étude, publiée dans l'édition du 7 novembre de la revue PLoS ONE ne conclut en aucun cas que ces préjugés sont associés à une moindre qualité des soins.

Les chercheurs des Universités de Washington et de Virginie, de Modène et de l'Université Reggio Emilia (Italie) ont évalué les sentiments explicites ou conscients par questionnaire et utilisé des tests on line pour identifier les préjugés inconscients sur un échantillon de 360.000 Américains, dont des médecins. Une partie essentielle de l'étude, car en la matière, le non déclaratif pour des raisons d'image sociale est probablement le plus lourd de signification.

 

C'était une enquête volontaire, à laquelle les médecins ont choisi de prendre part, menée dans le cadre d'un projet, nommé Project Implicit Inc dont l'objectif est d'enquêter sur des préjugés inconscients sur des facteurs tels que la race, l'âge, le sexe, ou le poids. Cette enquête américaine

Prenait place dans un contexte particulier, alors que plus d'un tiers des adultes américains sont en surpoids et obèses. Les participants devaient passer un test en ligne, d'association implicite mis au point par les chercheurs, qui les invitait à classer rapidement des images de silhouettes dans une colonne « mince » ou une colonne « en surpoids ». Un autre exercice consistait ensuite à associer des images de personnes minces à des mots positifs (bonheur, chance…) et de personnes en surpoids à de mauvaises paroles (tristesse, …) ou vice et versa…Les chercheurs estimaient qu'un préjugé inconscient contre les personnes en surpoids se traduisait par un délai plus important d'association mentale d'une image de surpoids avec un mot positif. Quant à l'attitude explicite des participants envers le poids, elle était évaluée simplement par le choix entre 7 positions explicites claires, du type «  Je préfère les personnes minces » ou « Cela m'est égal… ».

Les points de vue des médecins sur l'obésité et le surpoids reflètent les attitudes de la société : Alors que l'enquête portait sur un total de 360.000 participants, les chercheurs ont analysé à la fois les attitudes globales et les attitudes d'un sous-échantillon de 2.284 médecins, à 55% des femmes et à 62% à IMC normal.

Les chercheurs constatent que les médecins ont à la fois une forte préférence implicite et explicite pour les patients minces plutôt qu'en surpoids, et à l'identique des attitudes identifiées dans le grand public :

-   L'ensemble des participants montre un fort préjugé inconscient contre le surpoids, et une forte préférence explicite pour les personnes minces,

-   les médecins montrent ce préjugé inconscient contre le surpoids, à l'identique de la moyenne des participants, qu'ils soient personnellement en insuffisance pondérale ou à IMC normal ou élevé,

-   cependant ce préjugé est plus modéré chez les médecins eux-mêmes atteints d'obésité,

-   les femmes en général et les femmes médecins montrent un préjugé anti-surpoids moindre que les hommes.

En conclusion, les préjugés anti-obésité existent de la même manière chez les médecins qu'en population générale. Les prochaines recherches à mener devront donc porter sur l'association éventuelle entre l'existence de tels préjugés et la qualité des soins donnés aux patients concernés afin de déterminer s'il y a discrimination dans les soins dispensés aux patients en surpoids.

Les attitudes personnelles des médecins et des autres professionnels de santé face à l'obésité et au surpoids est un sujet important, compte-tenu du fardeau actuel de l'obésité et de ses comorbidités. Sur un plan éthique, tout aussi importante serait une partialité implicite en fonction de l'âge, du sexe ou de l'origine ethnique.  
Source: PLoS One online November 7 2012doi:10.1371/journal.pone.0048448 Implicit and Explicit Anti-Fat Bias among a Large Sample of Medical Doctors by BMI, Race/Ethnicity and Gender et 121doc France (Visuel © Frog 974 - Fotolia.com)

OBÉSITÉ: Les médecins ont-ils une dent contre les patients en surpoids ? – PLoS One
Lire aussi : OBÉSITÉ: 10 règles simples pour échapper au surpoids

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