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Le tonneau des Danaïdes de la dette grecque

Publié le 10 novembre 2012 par Eldon

© Inconnu

Comme précédemment indiqué, le FMI commence à douter de la politique d’austérité qu’elle a préconisée et imposée en Europe et  craint de graves troubles sociaux éventuels (ouhouh, ça fait longtemps déjà). On doute de sa sincérité, cela dit.

Malgré les efforts consentis par la population Grecque depuis 3 ans, en dépit du dernier train de réformes voté cette semaine même, et selon la BCE, les baisses impressionnantes du déficit budget de l’Etat ne permettront pas de diminuer le montant de la dette qui augmente de jour en jour à tel point qu’un ex-membre du FMI préconise un effacement en masse de celle-ci.

La dette grecque est bien un tonneau des Danaïdes.

Déficit du budget en baisse…

Le ministre Grec des finances, Christos Staikouras peut être content de lui:  le déficit budgétaire du gouvernement grec a diminué de 42% au cours des dix premiers mois de l’année, profitant notamment d’une hausse des impôts sur les revenus. En octobre , il y a même eu un excédent budgétaire de 425 millions d’euros. Le déficit budgétaire du gouvernement central (hors dépenses sécurité sociale et autorités locales), est passé de 21,1 milliards d’euros entre janvier et octobre 2011 à 12,3 milliards d’euros sur la même période cette année. (L’Expansion)

Félicitations M Staïkouros. La Grèce était encore il y a deux ans le pays où le nombre de suicides était le plus faible d’Europe. Désormais, elle est le pays qui connait la plus forte hausse du taux de suicide sur 2011.40% de suicides en plus depuis 2008. Mais bon, M Staïkarous a d’autres chats à fouetter.

… mais la dette augmente toujours…

L’endettement de la Grèce représente aujourd’hui 175% du PIB et devrait atteindre 190% en 2013. Et devrait toujours atteindre 140% en 2020, « si rien ne change » précise Jörg Asmussen, membre du directoire de la Banque centrale européenne. Jörg est fâché car ce ratio doit être ramené à 120% en 2020 selon l’accord conclu en mars 2012 entre Athènes et ses créanciers.

120, 130, 140, 200, 3098,…Quelle importance. Tous les économistes honnêtes le savent: Les Grecs ne pourront jamais rembourser. Dans 8 ans, si » rien ne change », « ou « que tout change » les Grecs seront au même point. Mais la formule a bien sûr un autre sens. Elle veut dire « faut aller encore plus loin ». Il veut quoi Jörg, exactement? Sans doute que sa partie de ping pong avec le FMI l’amuse, mais concrètement, qu’entend -il par là? Plus de sacrifices, n’est-ce-pas? Mais comment peut-il envisager que cela puisse durer ainsi?

Sans doute que pour Jörg, ce qui est dû est dû. Même si les intérêts dépassent largement le montant de la dette et que les intérêts viennent s’ajouter aux intérêts, sans que les remboursements parviennent à juguler le phénomène.

Les sacrifices demandés aux Grecs sont donc insuffisants et il va falloir aller plus loin. C’est bien Jörg, c’est bien. (L’Expansion)

… et si on effaçait la dette alors?

Cette idée ne vient pas d’un farfelu. Elle a été formulée par Arvind Virmani,  qui vient de quitter ses fonctions de représentant de l’Inde au FMI et qui a siégé au conseil d’administration du FMI entre 2009 et 2012.

Selon lui, la dette grecque ne peut pas être supportable sans un effacement de dette massif quelles que soient les réformes que le gouvernement grec appliquera et plus on retarde la décision, plus le coût sera grand pour les créanciers et la population grecque.

Voilà qui est bien dit.

Cependant, selon l’économiste Nouriel Roubini, en fonction des hypothèses macroéconomiques retenues, un rabotage de 20 à 50 % de la dette grecque serait nécessaire pour revenir à un endettement de 60 % du PIB d’ici… 2030.

Là où le bas blesse, c’est que financier on a été, financier on reste et que notre bon Arvind estime que c’est aux autres Etats européens de rembourser.(L’Expansion)

Il se moque du monde Arvind. Il n’est pas le seul, on commence à prendre l’habitude. Cela dit ,les Etas européens sont opposés à la mutualisation de la dette.

En attendant, l’horizon des grecs est bouché jusqu’en 2040. Au moins.

A lire: Entretien de Jacques Sapir au Monde de septembre 2011 sur la dette grecque: tout était déjà dit


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