Une journée comme celle-là, destinée à entretenir la mémoire de ces 18 millions de morts d’une guerre si atroce dont on « fêtera » le centenaire dans deux ans, il pourrait y avoir quelque légèreté à consacrer un billet à une telle bulle médiatique que celle que je vais évoquer. Pourtant, il me semble qu’entretenir sa vigilance sur les dérapages d’une droite plus ou moins respectable n’est pas sans conséquence sur la vie de nos concitoyens. De la manière dont la droite française évoluera dépendra l’avenir de notre pays. Et si nous la laissons sombrer dans la xénophobie dont elle fait trop souvent preuve, il nous en pâtira. C’est pourquoi j’ai relevé ceci :
« Rechercher le buzz à tout prix, en parlant par exemple de viennoiseries… Ça peut éventuellement marcher de façon immédiate, mais pas sur le long terme« .
Cette phrase du principal rival de celui qui est concerné ici (et qu’on aura reconnu à son odeur de pain au chocolat rassi) en dit effectivement assez long sur l’état de notre droite française, condamnée à courir après les médias par des déclarations de plus en plus excessives, destinées on le voit bien à tenter de conquérir un certain électorat dont on flatte les plus bas instincts, au lieu de les élever vers d’avantage d’esprit collectif, de tolérance et d’ouverture à l’autre, dont nous avons bien plus besoin que de ce recroquevillement national(iste) auquel il nous est donné d’assister. Les excès de langage des ténors de la droite, qui sont en train de se confondre chaque jour davantage avec ceux de l’extrême droite, présentent à mes yeux un caractère de surpoids médiatique qui tend à envahir la réalité de notre information en étouffant tout esprit critique. Il est en effet plutôt commode et usuel de rejeter systématiquement toute velléité de refus de la théorie de l’envahissement colonial de la France par des hordes plus ou moins islamisantes grâce à l’argument imparable d’une éventuelle « négation de la réalité » de notre part. Il suffira aussi, pour d’autres esprits plus simples, de nous affubler aussitôt du quolibet de bisounours. Comme si nous ne vivions pas nous aussi dans un monde bien réel… avec son poids d’inconvénients, de souffrance, et de nuisances diverses.
C’est pourquoi je suis sensible à cette campagne à droite, et sur qui va enfin l’emporter. Bien que les deux leaders puissent paraître fort semblables, l’un d’entre eux m’apparait effectivement moins excessif. Moins islamophobe et xénophobe ? Plus républicain, malgré ces fonctions passées, qu’il ne s’agit pas d’oublier, et qui ont pu le rendre coupable de compromission avec l’ennemi, lors de certains dérapages sarkozystes notoires.
Non, nous n’oublions pas.
Nota bene : le titre est un clin d’œil et un écho à celui de Denis, ici. Puisqu’il semblerait à certains que Copé tente d’emprunter la stratégie de l’ancien candidat du Front de Gauche à la présidentielle…
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