La vache de race bazadaise est typique des élevages bovins aquitains, elle tire d’ailleurs son nom de la ville de Bazas, dans le sud du département de la Gironde. Certaines sources attestent sa présence dès l’Antiquité, ce qui en ferait une des plus anciennes races de vaches du sud de la France.
Pendant longtemps, la bazadaise fut utilisée comme animal de trait. Infatigable, à la santé de fer, elle permit notamment de transporter le bois de la forêt des Landes. On la reconnaît facilement : pelage d’un joli gris et surtout cercles très clairs autour des yeux faisant penser à des lunettes.
Malgré ses qualités évidentes, la bazadaise a failli disparaître. En effet, après la IIe Guerre mondiale, le tracteur remplace l’animal dans les champs. La vache bazadaise continue à être élevée, mais uniquement pour la qualité de sa viande. Pas question de parquer un tel animal dans un élevage intensif, or l’élevage extensif ou, du moins, respectueux de la nature, n’est pas dans l’air du temps pendant les Trente Glorieuses. En 1970, il ne restait plus que 700 individus de cette espèce.
Un plan de relance permet, à partir de cette date, de voir les effectifs augmenter sensiblement. On met le paquet sur la race à viande de haute qualité. C’est cher mais c’est bon. La demande en boucherie permet de maintenir les élevages. Il y a ainsi aujourd’hui environ 3300 vaches bazadaises dans le sud-ouest, y compris dans les Pyrénées puisque cet animal s’adapte aussi très bien à l’altitude.
Depuis le printemps 2010, un éleveur girondin s’est lancé dans l’élevage extensif de la bazadaise, le terrain disponible pour les bêtes allant du Domaine de Certes (commune d’Audenge) à celui de Fleury (commune du Teich), ce qui fait un jardin de 200 hectares. Voici donc notre jolie bête sur le Bassin d’Arcachon, où elle côtoie la tout aussi classique Blonde d’Aquitaine. L’éleveur a installé sa ferme à Graveyron (domaine contigu à celui de Certes, j’en parle ici parfois) et complète son élevage par celui de veaux sous la mère. En choisissant la bazadaise, il a tiré la bonne pioche : elle est réputée pour vêler facilement, et peut avoir un veau par an.
Actuellement, on peut donc voir ses vaches brouter l’herbe tendre du delta de la Leyre. Un élevage bio, même si le propriétaire n’en a pas encore demandé le label. Ses vaches entretiennent le paysage, et aident à la lutte contre une plante invasive en la piétinant (le baccharis, qui « bouche » le paysage sur les sentiers du Domaine de Fleury). Voici quelques unes des vaches de cette exploitation, photographiées dans le Domaine de Fleury, en mars de cette année pour la photo de gauche, au week-end dernier pour celle de droite :
—> à cliquer :
- le site web officiel de la vache bazadaise
- Jean-Baptiste LENNE, « Ça rumine près du port d’Audenge », La Dépêche du Bassin, 1er mai 2012