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Orwell, une langue claire sans clichés

Par Triton95

C’est un tout petit livre, mais il est brillant comme du Tocqueville. Notamment quand il explique que la société anglaise de ce temps est plus liée à la naissance qu’au mérite, et que la classe dominante semble sans fonction utile. Il montre même combien une économie de marché met l’Angleterre dans une situation ridicule à l’approche de l’attaque d’Hitler. On produit des gramophones, du rouge à lèvres mais pas les armes utiles à la défense. L’économie de marché répond aux besoins solvables du marché, mais pas aux besoins. Pour lui, la guerre est l’occasion de changer de régime et changer une classe obsolète.

Orwell écrit très clairement, très simplement, il est un maitre de la langue et le concepteur de la « novlangue ». Il explique que le fond doit guider l’écriture, magnifié par des images, des métaphores pertinentes, l’usage de la voie active, des mots les plus courts, ce sont les mots qui doivent l’emporter sur les phrases toutes faites, les métaphores éculées et sans impact « l’hydre fasciste à face de hyène a entamé son chant du cygne ». Les clichés rendent l’expression obscure et inadéquate. Je le ressens ainsi moi-même, je me rends compte que mes dessins qui proviennent d’un choc d’images incongrues, mises ensemble pour faire éclater une contradiction de notre temps, ont quelque chose de littéraires. L’écrivain pense en images.

On peut lire ce livre d’un anglais accessible, je ne sais pas s’il est possible de le traduire, c’est un ensemble de courts textes de réflexions. Il n’y a pas de fioritures, de détours, la forme épouse le fond comme il le préconise.

Orwell, une langue claire sans clichés



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