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Et dire que j’étais au top de mon glamour télévisuel (moui c’est ironique)

Publié le 15 novembre 2012 par Elosya @elosyaviavia

Et dire que j’étais au top de mon glamour télévisuel (moui c’est ironique)

Comme tu le sais, je travaille dans un théâtre.

Etant donné que nous sommes un théâtre de la mort qui tue, nous intéressons les médias. D’ailleurs, il y a quelques jours, un jeune homme est venu nous filmer dans le cadre de notre travail.

Enfin, NOUS, filmer, il est venu pour faire un mini reportage sur deux de mes collègues.

Le fait est que j’étais plutôt contente de ne pas participer à ce reportage parce que je me sens terriblement gourdasse sur les vidéos. Généralement, c’est un supplice pour moi d’être filmée et pire encore de regarder le résultat. Je note ma voix mal assurée, mon air qui dit « oh mon dieu, mais qu’est ce que je fais là », ma posture qui se veut genre : ouais, je suis trop à l’aise devant la caméra, alors qu’en vrai je pense : purée, elle est où la sortie, elle est où ??? En plus, j’étais pas bien coiffée, pas maquillée, mal sapée et les poches sous les yeux. Bah ouais, si je dois vraiment passer devant l’objectif, je préfère être sur mon 31 tant qu’à faire. Donc ce jour là, j’étais ravie de ne pas être filmée et surtout de ne pas à avoir à parler devant la caméra.

Enfin, c’est ce que je pensais.

J’étais donc dans mon bureau en train de finir d’envoyer un mail. Il y avait une des profs de théâtre qui faisait une pause en lisant les Inrocks. J’avais discuté avec elle de mon soulagement de ne pas être filmée. Elle avait dit que de son côté, ça serait pas terrible si le cameraman arrivait à un moment où elle était en train de lire. Ha ha ha, nous avons bien ri en imaginant la situation.

Nous étions donc bien tranquillement en train de vaquer à nos occupations quand ça a toqué à la porte. Je me suis retournée vers elle, l’air paniqué surpris et je lui ai murmuré : purée, j’espère que c’est pas ce que je pense. Silence. Puis ça a retoqué, j’ai dit : « oui » pas très rassurée. Et c’est là qu’une autre collègue est rentrée avec le cameraman (qui filmait tout n’est ce pas). Je me lève, elle me présente, donne ma fonction et parle ensuite de l’autre personne qui occupe d’habitude le bureau avec moi (mais qui n’était pas là). J’ai tenté de regarder ma collègue/prof de théâtre, mais j’ai senti au regard vite fait échangé que l’on allait toutes les deux partir dans un fou rire interminable si on continuait à croiser nos regards.

Mon autre collègue fini par revenir sur moi en expliquant mon poste. Je prends un air sérieux et très investi. Puis elle ajoute : oui et donc nanana (elle cite mon prénom) va nous expliquer en quelques mots, ses différentes missions. Là il braque sa caméra sur moi. Paniquée, je regarde ma collègue/prof et je réfrène une nouvelle fois, un fou-rire, puis je regarde mon autre collègue, je regarde le cameraman, la caméra, puis je reviens à mon autre collègue, j’ouvre la bouche et dis : ah bon ?

Un blanc a ensuite suivi ma réponse. Oui, car ma collègue et le cameraman semblaient attendre que je dise autre chose. Mais hormis ce putain, d’inutile et niais : ah bon ? Je n’ai rien pu dire d’autre. J’ai ouvert la bouche, je l’ai refermée. J’ai regardé ma collègue et elle a poursuivi à ma place en présentant ma fonction. J’aurais pu parler des projets que je mets en place, des contacts professionnels que je développe. Mais, Nan, tout ce que j’ai réussi à dire en lieu et place de tout ça C’EST : ah bon ? Mais What The Fuck quoi.

La suite ? Un peu honteuse déconfite de n’avoir pas su communiquer au bon moment, je me suis rassise et j’ai…tapé sur les touches de mon clavier, faisant semblant de taper un mail et me retournant de temps à autre pour acquiescer à ce que ma collègue disait. Pfff, oui je sais, je crois que je ne pouvais pas faire mieux là. Après ils sont partis et c’est là qu’avec mon autre collègue, on a enfin pu lâcher les nerfs et partir dans un fou rire.

Voilà, il fallait que je partage avec vous ce grand moment vidéo qui je l’espère sera coupé au montage. C’est pas que j’étais un peu déçue, mais j’étais TOTALEMENT déçue. Moi qui pensais qu’un jour, je serais la relève d’Oprah Winfrey en devenant une grande animatrice de talk show ou que je ferais de grandes interventions sur la paix et la bienveillance dans le monde au cours des conférences TED.   Alors oui bien sûr avant d’en arriver là, il me fallait un peu d’entraînement, parce que forcément que j’aurais un peu de nervosité. Mais zut quoi : ah bon ?

J’avais imaginé autrement mes débuts à l’écran.

Bon bah au moins on va dire que je sais vraiment faire preuve de spontanéité et cela même à l’écran. Et puis qu’à défaut d’avoir su dire les bons mots, j’arrive à en rire.

&baba;

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