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Fragilité des programmes

Publié le 15 novembre 2012 par Malesherbes

Depuis quelques jours, les médias se plaisent à dénoncer le virage, voire le reniement, opéré par François Hollande. Symétriquement, et curieusement, le gouvernement s’acharne à prétendre qu’aucune promesse n’a été oubliée. Étrange bataille ! Comme si un programme était gravé dans le marbre et, telle une loi divine, ne pouvait souffrir la moindre modification.

Si le général de Gaulle a rencontré de nombreuses oppositions, depuis sa disparition, l’immense majorité des politiques s’est déclarée gaulliste, jusqu’à Florian Philippot qui va s’incliner sur sa tombe le 9 novembre. Pour ceux qui n’ont pas assisté au retour au pouvoir du général, rappelons qu’il s’est effectué, légalement certes, mais sous la menace d’un putsch militaire et que, dès le 4 juin 1958, le nouveau président du Conseil lançait sur le forum d’Alger sa célèbre adresse : « Je vous ai compris ! ». Cela ne l’a pas empêché, le 16 septembre 1959, d’affirmer le droit à l’autodétermination des Algériens qui conduisit en 1962 à l’indépendance de l’Algérie.

Pendant la présidence de Nicolas Sarkozy, régulièrement, la droite affirmait, à l’occasion de telle ou telle mesure envisagée par le gouvernement, ne pas comprendre les objections qu’elle soulevait : elle figurait dans le programme du président, il avait été élu pour cela, il était donc tout à fait normal de tenir cette promesse. Bien sûr, les promesses des candidats ne sont pas simplement destinées à séduire les électeurs. Mais, dans le monde changeant qui est le nôtre, il convient d’être capable de s’adapter aux évolutions qui sont les siennes. On ne saurait donc faire grief à des gouvernants de ne pas rester prisonniers de déclarations antérieures.

On peut aussi remarquer, dans le cas d’une alternance, ce qui est précisément la circonstance présente, que les futurs dirigeants n’ont pas à leur portée l’ensemble des informations dont dispose l’équipe au pouvoir. Ils ne sont donc pas en mesure, avant leur entrée ne fonctions, d’apprécier exactement la situation à laquelle ils devront faire face.

Ceci dit, ce n’est pas pour autant qu’il faille céder aux modes. Comme l’écrivait Jean-François Kahn dans Marianne, si le principal facteur de compétitivité était le coût du travail, l’Espagne et surtout la Grèce devraient être des exportateurs absolument irrésistibles !


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