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Crise de la dette, une intéressante vidéo / débat

Publié le 15 novembre 2012 par H16

Je suis tombé sur la vidéo suivante dont je voulais vous faire part. Il s’agit d’un débat entre Olivier Delamarche, Philippe Herlin, Nicolas Lecoq Vallon et Hélène Feron-Poloni piloté par Media Investigation. Comme la vidéo dure près de deux heures, je l’ai décortiquée pour vous…

Le sujet de la vidéo est vaste puisqu’il consiste à passer en revue la crise actuelle, depuis son déclenchement avec les subprimes jusqu’à l’état actuel des choses et la crise des dettes souveraines. Comme mes lecteurs réguliers le savent, les intervenants sélectionnés sont connus pour leur absence de langue de bois. Delamarche est régulièrement invité sur BFM et les vidéos de ses interventions, massivement disponibles sur Youtube, amusent toujours par le pessimisme désabusé du gérant de Platinium Gestion. Philippe Herlin est aussi connu dans le petit milieu des observateurs prudents de l’économie actuelle, et son analyse a plusieurs fois été mentionnée dans ces colonnes. J’avais notamment fait la recension de son livre, France, la Faillite ? dont les analyses et conseils sont toujours d’actualité et permettent de voir que son auteur avait vu juste et continue de décrire la situation avec acuité.

Je ne connais pas les deux autres intervenants, Maître Nicolas Lecoq Vallon et Maître Hélène Feron-Poloni, tous deux avocats au Barreau de Paris, et qui ont beaucoup travaillé pour des petits porteurs floués par des banques peu scrupuleuses, mais le contenu de leurs interventions est aussi intéressant à suivre.

Dans cette longue vidéo, on pourra noter les petites phrases suivantes, que je vous livre ici sans plus de commentaires :


17:00 Madoff oblige les banques à s’expliquer devant les tribunaux sur leurs méthodes de travail (…) On ne sait même pas pourquoi on a choisi les fonds de ce type. Personne n’a vu que c’était une arnaque.

19:45 Le Chef économiste de la BCE : « Il n’existe pas de doctrine qui dit que le taux directeur de la banque centrale ne peut pas tomber sous les 1%. » En fait, c’est faux : tous les économistes de l’Ecole Autrichienne expliquent que si on met les taux trop bas, ça va favoriser une bulle de crédit.

28:13 Le retour au Franc est une solution de facilité : si jamais nous sortions de l’Euro, on n’aurait plus aucune barrière et là ce serait la fête comme en 81, distribution pour tout le monde. (…) Ca se finirait assez mal.

37:05 Il y a une espèce de déni généralisé : « il n’y a aucun français qui s’expatrie, il n’y a pas d’argent qui sort des banques, il n’y a pas de crise, tout va bien. »

37:31 Essayez de demander votre argent à votre banquier ou assureur, vous allez vous amuser un petit moment : ils (les banquiers) font tout pour le garder comme si c’était le leur.

38:43 On constate une sortie massive de la zone euro : des gens titulaires de comptes titres, de certificats, d’assurances vie, ont liquidé pour aller dans le Nord de la zone euro.

39:50 Il y a des gens assez initiés qui tiennent ce discours depuis longtemps qui ont aménagé leur patrimoine en fonction de cette menace (éclatement de la zone euro).

41:54 Le déni s’explique aussi parce que les institutions font circuler ce discours selon lequel les fonds, les dépôts sont garantis.(…) Si la SG qui a 11 millions de clients fait faillite, ce fonds de garantie des dépôts réparti entre ces 11 millions de clients fait que chacun d’entre eux percevra à peine 100 euros.

46:50 Il existe l’article L612-33 du code monétaire et financier qui « autorise les assureurs à geler les avoirs des clients en cas de rachats massifs »

48:53 Le cas de la Deutsche Bank au Portugal : quand elle s’est installée, c’était une banque de droit portugais sous contrôle de la banque centrale portugaise. Quand les choses ont commencé à aller mal pour le Portugal, ils ont changé de statut pour n’être plus qu’une simple représentation commerciale de la Banque Allemande de façon à dire aux Portugais déposant : « Nous sommes seulement une vitrine, … si la zone euro explose, vous aurez des Deutsche Mark. » Cela sert même d’argument commercial.

52:00 Si les Suisses sont inquiets, c’est que la situation est grave. Ils sont plutôt bien informés, c’est eux qui reçoivent les fonds des pays en difficultés.

56:00 Que Goldman Sachs ait camouflé la situation réelle de la Grèce, d’accord, mais qui a fait rentrer un pays qui n’avait rien à faire dans l’Euro (…) ? Qui ? C’est bien une décision politique et il faut aussi s’attaquer à ces politiques.

01:03:00 Le problème actuel des banques c’est le levrage. Comme elles n’ont pas eu de sanctions, elles continuent à avoir des effets de levier de 30, 35 en Europe.

01:06:52 On parle beaucoup de cette crise comme étant une crise du capitalisme. Mais ce n’est pas du capitalisme : on vient au secours des banques ! Dans le capitalisme, un type prend des risques en mettant son argent sur la table. Le jour où il a un problème, … il saute. Et puis voilà. Là, aujourd’hui, on est en pleine crise du socialisme : on vient aider les banquiers avec de l’argent public.

01:08:37 Tout le monde pense qu’il suffit d’émettre des billets et on règle tout. Si c’était si facile, émettons-tous ! … Il ne faut pas enfermer les faussaires, il faut les laisser faire !

01:11:10 Ne faites confiance à personne quand il s’agit de gérer votre argent.

01:17:45 Les gens qui n’aiment pas l’or disent que l’or ne sert à rien. C’est justement ce qui fait sa force : la valeur de l’or est guidée par ceux qui le thésaurisent.

01:22:05 Je conseillerai aux gens qui ont des bijoux en or de les vendre pour racheter des napoléons. On paye la TVA sur les premiers, pas sur les seconds.

01:23:01 Aujourd’hui vous pouvez chercher tous les produits que vous voulez : il n’y en a pas qui vous rapporte sans risque 3% de rendement. Si on essaye de vous attirer dans l’un de ces produits, c’est qu’il y a forcément un problème.

01:26:14 Il faut voir qu’on est aujourd’hui dans une crise qu’on a jamais connu. On a pas de référence. Ce n’est pas la crise de 29-31, ce n’est pas celle de 70 avec de l’inflation.

01:40:45 Le pire de la crise est à venir.



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