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Tendance : La "repuissance"

Publié le 19 novembre 2012 par Gommette1

Voilà une nouvelle qui risque de bouleverser sérieusement la géopolitique mondiale : selon l’Agence internationale de l’énergie (l’AIE), la production de pétrole aux Etats-Unis devrait dépasser celle de l’Arabie Saoudite en 2020 ! Et ceci grâce à l’essor des hydrocarbures non conventionnels (pétrole et gaz de schiste en tête) dont le territoire américain regorge : pas moins de 35 milliards de barils !

Si les Etats-Unis ne sont plus dépendants du pétrole arabe deux questions se posent. Vont-ils continuer à dépenser des millions de dollars chaque année pour protéger leurs approvisionnements dans ces régions instables ? Laisseront-ils les Asiatiques se débrouiller seuls puisque ce sont eux qui vont absorber 90% de la production de pétrole du Moyen-Orient à l’horizon 2035 ? 

Cette poussée pétrolifère change aussi la donne sur le plan économique avec une incontestable « repuissance » (le mot est laid, je sais, mais il explicite clairement le propos) des Etats-Unis qui vont gagner —et gagnent déjà— en compétitivité grâce à une énergie abondante et peu chère entrainant une réindustrialisation frémissante. 

La manne des hydrocarbures non conventionnels va de toute évidence retarder aussi le développement des véhicules électriques dont la France a décidé de faire un enjeu industriel. L’AIE prévoit une progression de 35% de demande d’énergie dans les années à venir et ce sont les énergies fossiles qui vont continuer à dominer largement assurant 75% des besoins. Mais, précisent les experts, malgré l’accroissement du parc automobile qui va doubler dans les vingt ans —avec une prévision de 1,7 milliard de véhicules en circulation—, la part du pétrole va diminuer passant de 32% aujourd’hui à 27% en 2035. Pourquoi ? Grâce aux investissements en R&D des constructeurs pour produire des moteurs à combustion interne de moins en moins gourmands, et grâce aux ventes de voitures hybrides qui devraient représenter 20% des ventes ; les véhicules électriques pèseront « seulement » 4% des ventes : espérons que Renault qui a tout misé sur l’électrique ne se soit pas mis le doigt dans la prise… L’automobile française en mauvaise passe risque d’être vite noyée dans une flaque de pétrole de schiste américain.

Il n'est pas sûr que les choix énergétiques français de geler le développement du nucléaire et de rejeter —sans débat démocratique !— l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels nous ouvrent le chemin vers la prospérité... Encore un rendez-vous manqué ? 


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