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Il paraîtrait...

Publié le 18 novembre 2012 par Ericguillotte
dimanche 18 novembre 2012

- que le canard de barbarie a une très bonne vue. Il peut voir à une distance comprise entre 70 et 80 mètres. Vous qui lisez ces lignes, rendez vous compte de ce qui nous arrive. Des millions, peut-être même des milliards de personnes sur cette planète, et sur d’autres ne nions pas l’hypothèse, ne savent pas que le canard de Barbarie existe. A fortiori, ils ne savent pas, non plus, les pauvres hères, que l’oiseau aquatique peut voir si loin. Enfin, si loin. Tout est à relativiser. Lançons le bémol, n’ayons pas peur des mots. Plaçons un canard en bout de ligne d’une piste de 100 mètres, et considérons qu’il ne puisse voir Usain Bolt se préparer à s’élancer. Lorsqu’il l’apercevra à pleine vitesse après 20 ou 30 mètres de course, l’anatidé aura-t-il le temps de s’envoler avant de se prendre un jamaïquain en pleine gueule, en pleine poire, en plein bec ? Je vous l’affirme, on ne nous informe pas assez, certains cloisonnent les savoirs, on garde en détention des réponses par rétention volontaire. A moins que le canard se fût envolé au coup de pistolet du starter. Et à moins que les réponses importent moins que les questions !

- que le point Némo est le nom donné au pôle maritime d'inaccessibilité, c'est à dire le point de l'océan le plus éloigné de toute terre émergée. Il se trouve dans l'océan Pacifique sud. Il semblerait que l’humain n’accepte pas l’absence de limites. Comme pour le point Godwin, hypothèse selon laquelle une discussion qui dure peut amener à remplacer des arguments par des analogies extrêmes, sans cadre, l’humain cherche une borne. Est-ce parce qu’il ne maîtrise pas le temps infini ? Quoique, puisque le passé n'existe plus, que le futur n'existe pas encore, ne vivons-nous pas seulement au présent, se demandait Saint-Augustin ? Si nous en étions convaincus, pourquoi s’inquiéterait-on de toute perpétualité ? Et pourquoi ce besoin de bornage ? Un besoin d’entité finie ? Vous avez deux heures, je ramasse les copies ensuite. Je vais moi-même m’interroger sur ce paragraphe inhabituellement très premier degré, chercher sa source et son but, à moins qu’il n’y ait pas but, que je finisse dans le match qui m’oppose à mes doigts sur mon clavier, à un 0-0, sans trouver un quelconque dessein car il n’y aurait pas eu de cause, sauf à me dire que le point final révèle toujours une vérité, restant à savoir laquelle, espérant qu’elle soit au minimum souriante, et me souvenant, in extremis, que, peut-être, la réponse importe moins que la question.

- que Charles D. B. King fut un président bien élu. Il gagna les présidentielles du Libéria en 1927 avec 234 000 votes. Ça ne rajeunit personne mais chacun pourra saluer la performance, même à distance quasi séculaire. Certes, on n’atteint pas encore les cent ans et les pointilleux du vocable pourraient objecter en toute légitimité, et, j’aurais beau jeu de leur répondre en trois points différents, le premier leur rappelant qu’à l’échelle du monde 15 ans d’écart ne sont rien, le deuxième que je fais ce que je veux, et le troisième que je veux ce que je fais. Et même, je pourrais ajouter que, oh, eh, les chiffres, hein ! Voyez King, le pays ne dénombrait alors que 15 000 électeurs. Relisez : 234 000 votes !  Il prit pourtant ses fonctions et le vote ne fut jamais invalidé. Son excellent score lui permit d'entrer dans le Guinness Book des Records en 1982 pour l'élection la plus frauduleuse de l'histoire. En 82, il y a 30 ans tout justes. Que de temps pour valider son exploit. N’est-ce pas là que se trouve le vrai scandale ? Interrogeons-nous : la réponse importe-elle moins que la question ?


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