John Kotter, Le gourou du changement, conseille aux entreprises de
construire une organisation, spécifique, à base de réseaux informels, pour
conduire le changement. Une organisation parallèle à la hiérarchique.
C’est ce que disent mes livres
depuis dix ans, et plus. Je devrais être content. Et pourtant, je soupçonne qu’il a loupé quelque chose. Le
principe fondateur même du management de l’entreprise moderne.
Si la logique du dirigeant est de s’enrichir, alors il
a intérêt à prendre la part du lion de la masse salariale de son entreprise. Ce qui le conduira à
s’entourer de machines et d’exécutants qu’il paiera le moins possible. Pour
compenser leur stupidité, il les fera obéir à des procédures tayloriennes. (C’est
d’ailleurs pour cela que Taylor a développé ses procédures : pour se
débarrasser de personnels dont la compétence était un pouvoir.)
Un réseau de conduite du changement nie cette logique. Pas tant par son coût (quasi nul, en tout cas très inférieur à
celui des dispositifs de passage en force actuels), que parce qu’il reconnaît, et développe, l’importance
de certains membres de l’organisation.