Mesdame, Messieurs, c'est fait, le vote est clos. Il est temps de ranger vos cartes d'électeurs.
La fin des guerriers du sarkozysme:
Cette élection ce fut surtout hier avec bonheur la fin des sarkoboys ou sarkogirls. Partisans d'une droite décomplexée, peu hostile à un rapprochement avec le Front National, ils étaient prêts à tout pour faire gagner Sarkozy.
Après leur chef, ce sont donc eux qui sont tombés hier soir.
Hommage donc à Eric Raoult, Claude Guéant et sa désormais célèbre circulaire, Nadine Morano, Frédéric Lefebvre en espérant définitivement ne plus les revoir sur la scène politique.
http://lexilousarko.blog.fr/2009/04/20/mme-morano-une-caricature-de-la-droite-sarkozyste-5977998/
http://lexilousarko.blog.fr/2009/05/26/le-mepris-des-gens-honnetes-6181527/
http://lexilousarko.blog.fr/2009/01/18/qui-connait-mr-lefebre-5397669/
La défaite de ces hommes forts du sarkozysme sonne on peut l'espérer la fin d'une dérive d'une droite électoraliste qui pour gagner quelques voix était prête à pactiser avec l’extrême-droite.
Baroin dénonçait aujourd'hui logiquement ce comportement qui a fait perdre tous ses repères à une bonne partie de l'électorat UMP.
L'arrivée des bleus marine
Si on a donc perdu les sarkoboys, on aura désormais à l'assemblée nationale 2 députés Front Nationale en la personne de Gilbert Collard et de Marion Le Maréchal-Le Pen.
On ne sait pas très bien ce qu'ils vont faire dans l’hémicycle, le savent-ils eux-mêmes, mais on espère juste qu'ils ne donneront pas des idées à d'autres.
Le parti socialiste en majorité absolue:
Si la gauche et le parti socialiste en particulier ont gagné hier, c'est d'abord sans doute sur la dynamique de victoire de la majorité présidentielle.
Elle a gagné aussi par le dépit d'un centre droit, fatigué d'un discours nauséeux, et qui est désormais beaucoup plus à l'aise avec sa gauche qu'avec sa droite.
Les élections dans l'ouest et en Bretagne en particulier voient basculer des fiefs qui historiquement n'avaient jamais été à gauche.
Les débuts d'une présidence normale
Prenant le contre-pied de Nicolas Sarkozy dès le début de son investiture en opposant l'accordéon corrézien aux lumières du fouquet's, Hollande se veut un peu plus d'un mois après son élection, un président normal.
Ses déplacements se font désormais en train, son salaire comme celui du premier ministre a été diminué.
Quelques couacs
Le premier choix de cette mandature hollande qui interrogea mon enthousiasme anti-Sarkozy fut d'abord le choix et la composition d'un gouvernement qui donne un peu l'impression (oui, je sais l'expression n'est pas flatteuse) d'être faite de briques et de brocs.
Certes mon identité bretonne fut comblée avec 3 ministres (M. Lebranchu, J.Y Le Drian; Benoit Hamon). Certes mon féminisme olympien fut rassuré par la parité, mais le casting impressionnant en nombre et en intitulés m'a laissée sur ma faim.
Le nombre de ministres délégués symptôme, ici, sans doute, d'une envie de récompenser tous les courants socialistes, mais aussi, peut-être, phénomène caractéristique d'un Président en difficulté à définir son action publique, peut interroger.
Certains ministres nommé à la lecture de la mention de leur portefeuille ne savaient eux-même pas dans quelle administration ils allaient travailler...
Certains intitulés ministériels peuvent également laisser sans voix. Le ministère du redressement productif a quelque chose de curieux, héritage du productivisme des années 60 remis au goût du jour mondialisme économique.
Le second couac fut un tonnerre de Brest dans le Landerneau politico-médiatique.
Madame Trierweiler en soutenant le candidat adversaire de Ségolène Royal, elle-même soutenu par son ancien époux qui n'est autre que le nouveau compagnon de Madame Trierweiler...
Bref, ce tweet pourrait n'être pas grand chose et relever d'un soutien amical si Mme Trierweiler n'était pas la compagne du chef de l'Etat.
Ce rôle ambigu qu'elle joue, à la fois femme indépendante qui s'imagine à destin à la Éléonore Roosevelt, et cette envie de jouer un rôle-dont elle ne sait pas encore quelle forme il va prendre, mais qui existe déjà par ses prises de parole dans un espace public qu'est twitter, reste assez dangereux pour François Hollande.
La personne qui partage la vie d'un chef d'Etat peut-être un électron libre à la condition que son champs magnétique soit clairement défini et qu'il n'empiète surtout pas sur ces questions de soutien électoral.
L'après élection:
Le gouvernement après cette victoire a logiquement démissionné comme le veulent les institutions de la cinquième république.
Je conseillerai à Monsieur Hollande de construire un gouvernement à son image, c'est à dire plus modeste.
Le jeu est fait, les cartes distribuées et les affaires repartent donc, plus questions de tergiverser. Le gouvernement a au mieux 10 milliards d'euros à trouver...