Magazine Politique

Marine Le Pen, la voix du peuple, l'esprit de la France?

Publié le 01 mars 2012 par Xylophon

J'ai la nausée des leçons de démocratie que Marine Le Pen instille tous les jours que ce soit sur un plateau tv, dans une interview. La candidate du Front National semble avoir découvert un concept qu'elle semble bien seule à défendre: la démocratie.

Comment on en est-on arrivé là? Est-ce que parce que Sarkozy préfère dire qu'il a mangé du reblochon à 8h00 au salon de l'agriculture? Est-ce parce que Carla Bruni aime raconter qu'elle regarde "Plus belle la vie"? Ou encore parce que François Hollande pense déjà à la stratégie du second tour?

Dans ce désert politique, Marine Le Pen avance doucement mais surement: elle a fait de la démocratie son amie: une amie qui lui permet de traiter ses adversaires de non-démocrates. Mieux qu'une amie, elle en fait une arme bien utile pour se présenter en victime permanente du système politique et médiatique.

Car Marine Le Pen est loin d'être bête. Se présenter comme une démocrate:

C'est d'abord, effacer le passé idéologique peu reluisant de son parti: c'est oublier les écrits, les paroles, les dérapages, les amis trop gênants. Même si de temps en temps, on cite, ici et là, des auteurs de "je suis partout" pour rassurer la famille.

http://www.lepoint.fr/politique/election-presidentielle-2012/quand-le-pen-cite-brasillach-18-02-2012-1432808_324.php

C'est aussi s'affranchir de la gestion calamiteuse et peu démocratique (peu est un euphémisme) des maries dirigées par le Front National.

http://lexilousarko.blog.fr/2009/06/29/henin-beaumont-vacille-6421761/

C'est également confirmer sa stratégie de victimisation. Pour défendre son droit aux signatures, elle a fait du Conseil Constitutionnel son arbitre.

C'est sur le choix de son projet institutionnel, résumer la démocratie, aux référendums et à la proportionnelle.

Enfin, dans les interviews, c'est pouvoir choisir de répondre aux journalistes, comme à ses adversaires, seulement quand elle estime la question démocratique.

J'ai des hauts-le-coeur parce que petit à petit, une petite musique prend place dans l'espace public, une petite musique qui peut séduire beaucoup de monde car elle a l'avantage d'être audible: le langage est simple, la parole maîtrisée, le jeu médiatique bien compris.

La démocratie ne se décrète pas mais ce qui me rend malade c'est qu'elle est aujourd'hui utilisée par un parti qui n'a ni dans son histoire, ni dans sa gestion politique montré une quelconque aspiration à cette forme exigeante de régime.

Laisser Marine Le Pen défendre le service public et l'autoriser à donner des leçons de démocratie sans pouvoir l'affronter, n'est-ce pas déjà lui laisser croire qu'elle est en train de gagner?

le pen


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Xylophon 165 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines