Premier pas vers Babaji – part. 1

     L’idée de m’orienter vers le yoga commença à germer en moi au début de l’année 2012. Cependant, la graine à l’origine de cette pensée avait été plantée un an auparavant, par mon maître de méditation, Elma. Lors de notre première rencontre, tandis que je le saluais d’un profond et respectueux « Bonjour », il m’avait simplement répondu : « Vous avez un grand cœur, vous devriez faire du yoga ». Sur le coup, j’avais été surprise qu’il me parle de yoga alors que je venais le voir pour apprendre à méditer. Pour moi, l’heure n’était pas au questionnement sur mon choix d’orientation mais plutôt à la pratique de la méditation. J’avais donc, à ce moment précis, décidé de faire l’impasse sur ce message, tout en le rangeant soigneusement dans un coin de ma tête, intimement convaincue qu’il ne s’agissait pas d’une parole en l’air.

     Après plusieurs mois, je me retrouvai – et cela avait déjà été le cas, dix ans auparavant, lors de ma première tentative d’apprentissage de la méditation – face à un manque de motivation, d’implication personnelle et de perspective d’évolution. Même si je sentais plus de calme et de sérénité durant et juste après la pratique, ces états d’être s’évaporaient rapidement sans que je n’arrive à les ancrer profondément dans ma vie quotidienne. J’étais convaincue que plus d’assiduité rendrait la méditation plus naturelle et bénéfique mais, une fois n’est pas coutume, la moindre once de discipline semblait m’avoir quittée quand il s’agissait de trouver plus de temps pour pratiquer. Je commençai donc à douter. Peut-être avais-je besoin d’un enseignement plus encadré ? Ou bien, je n’étais simplement pas faite pour méditer…

Tandis que mon intérêt pour la méditation diminuait, celui qui concernait le yoga commençait à naître. La phrase d’Elma faisait de plus en plus écho à mon envie de partir à la découverte d’un nouveau chemin de sagesse ancestrale qui pourrait enfin me donner des outils pour atteindre un état de paix intérieure permanent. En parallèle, le visage de l’immortel maître spirituel indien Babaji ressortait avec une constance intrigante à chacun de mes tirages des cartes des maîtres ascensionnés, suivi de très près par un autre grand maître de yoga, Paramahansa Yogananda. Je choisis donc de suivre ces signes et, ne sachant pas où chercher, je formulai intérieurement mon intention de trouver un cours de yoga qui pourrait satisfaire mes aspirations les plus profondes. Ma demande fut satisfaite quelques semaines plus tard.

     Je fis la connaissance de Solen A.M.K. à l’occasion d’un rituel de soin chamanique en groupe dirigé par Lydia Wasan Kabi, à laquelle elle était venue prêter main forte. Lors du débriefing, j’appréciai la précision avec laquelle Solen semblait choisir chacun de ses mots pour décrire ce qu’elle avait perçu durant cette séance. C’est juste avant qu’elle ne parte, que j’appris qu’elle donnait également des cours de yoga. L’information n’avait pas encore eu le temps de remonter à mon cerveau que je savais déjà que ma requête avait été exaucée. Quelle joie et quelle excitation lorsque les événements se mettent en place d’eux-mêmes comme ce jour-là ! C’est ainsi qu’au début du mois de mars dernier, j’assistai avec Lydia, ma condisciple spirituelle et sportive, à mon premier cours de kundalini yoga.

     Dans nos têtes, nous étions toutes deux conquises d’avance, mais il était bien évident que le dernier mot serait laissé à notre ressenti corporel, à l’issue du cours. Après une heure – passée trop vite – de postures plus ou moins dynamiques, de mantras et de relaxation, j’avais la sensation étrange, car contradictoire à mon sens, d’être à la fois détendue jusqu’au plus profond de mon corps, et prête à courir un marathon, comme si l’on venait de me brancher sur une nouvelle batterie. Jusqu’à ce jour, je n’avais jamais ressenti ces deux états – physique et énergétique – de manière aussi forte, équilibrée et simultanée. Bénéficiant d’une offre de découverte dans cette salle, je m’essayai, sans succès égal, au cours d’une autre professeur de la même discipline, ainsi qu’au Vinyasa yoga. Ces deux échappées me ramenèrent rapidement vers Solen.

     Pendant les mois qui suivirent, j’assistai le plus régulièrement possible à ses cours de kundalini yoga et à ses différents ateliers thématiques, me laissant guider en toute confiance sur cette nouvelle voie. Peu de temps avant l’été, et suite à une agréable initiation collective à la méditation menée par Solen, je décidai de faire un énième essai vers cet art qui me semblait toujours hors de portée, en m’inscrivant aux leçons par correspondance de la Self-Realization Fellowship de Paramahansa Yogananda. Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que même les instructions détaillées que je venais de recevoir et que je trouvais limpides, n’allaient concrètement rien changer. Une porte était apparemment fermée pour l’instant et, même si je n’en saisissais pas la cause, je décidai d’arrêter de vouloir forcer les choses.

     Au retour des vacances d’été, le yoga n’était donc plus que le seul objectif dans ma ligne de mire spirituelle, ce qui me donna envie de l’étudier plus en détail. Je désirais, d’une part, comprendre la signification sous-jacente à chacune des postures afin de pouvoir immédiatement les réaliser dans toutes leurs dimensions et en recueillir le maximum de bienfaits, et, d’autre part, retracer l’évolution de cette philosophie, de son origine à nos jours, pour en dégager l’essence véritable et l’appliquer dans ma pratique que je comptais bien intensifier. Lire des livres ne suffirait certainement pas. Du coup, j’envisageai de chercher une formation intensive ou une série de stages pour recevoir des enseignements transmis directement par un maître de yoga. Cependant, je décidai de laisser mon intention décanter plutôt que de me lancer tête baissée dans de vastes recherches…