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Roland Natama Yempabou dénonce "le péril fécal"

Publié le 19 novembre 2012 par Cmasson
Burkina Faso Début de la mission : 2008 Equipe: 87 personnes Détail de la mission Depuis deux ans Roland Natama Yempabou est instituteur et directeur de l’école de Honlonli qui accueille 94 enfants. A son arrivée, il n’y avait pas de latrines dans le village. Il a pris l’initiative de creuser une latrine traditionnelle dans l’école avec les élèves avant qu’ACF n’entreprenne la construction de deux latrines améliorées. L’une pour les filles, l’autre pour les garçons.

Pourquoi avez-vous tenu à installer des latrines ?

Pour des raisons d’hygiène ; ce n’est pas bon de déféquer dans la nature et l’instituteur qui va s’isoler dans la brousse peut rencontrer ses élèves en chemin. Le vent va soulever la poussière qui va entrer en contact avec les excréments puis se déposer sur les aliments et les récipients non couverts, ce qui provoque des maladies. On appelle ça : « le péril fécal ». De plus, cela dégage de fortes odeurs désagréables et contamine la nappe phréatique : s’il pleut, la pluie va emporter les déchets et contaminer les eaux sous-terraines.    

Comment avez-vous appris l’existence du péril fécal ?

Ce sont les équipes d’ACF qui m’ont appris l’existence du péril fécal et ses dangers, avant je n’en savais rien. J’ai grandi dans la ville de Diapaga et j’étais habitué à avoir accès à de l’eau courante et à des latrines dans la maison. Ici c’est très différent c’est un petit village, dans le brousse. Il est même difficile de trouver un talus dans la nature pour se cacher lorsque l’on fait ses besoins. Lorsque j’ai été affecté ici j’ai donc tout de suite fait construire une latrine.      Comment c’est passé l’installation des toilettes dans l’école ?   Avant les enfants du village étaient malades, ils avaient des maux de ventre, vomissaient et cela pouvait les empêcher d’aller à l’école ou de bien se concentrer. Lorsque nous avons projeté d’installer les latrines dans l’école il a fallu faire comprendre aux villageois l’importance des règles d’hygiène et combattre quelques croyance populaire qui freinait l’utilisation des latrines. Les enfants ne voulaient pas y rentrer, ils avaient peur. Et les parents pensaient « Il se prend pour un blanc celui-là, mais il est noir comme nous ». Mais nous avons réussi à les convaincre car les maladies ont diminué. Les enfants répliquent les règles d’hygiène à la maison et leurs parents veulent maintenant construire des latrines chez eux.   La petite Kilpoa Lompo à 12 ans, elle est la fille du chef du village. Son papa est cultivateur et elle a 7 frères et sœurs. « Avant quand il n’y avait pas de latrines à l’école, on allait faire nos besoins n’importe où. Le vent amenait les déchets dans les puits qui n’étaient pas couverts et on tombait malades. J’ai appris plein de choses à l’école sur l’hygiène. C’est  important d’expliquer à mes parents et ma grand-mère ce que j’apprends à l’école : Pour être en bonne santé, il faut se laver chaque jour avec de l’eau et du savon. Il faut aussi laver les vêtements, la cour et les ustensiles de cuisine.  J’ai appris qu’il faut couvrir les repas, sinon les saletés vont tomber dessus et ça apporte des microbes. Par ce que les mouches c’est sale. Elles vont sur le « caca » et ensuite sur le repas ce qui nous donne des maladies. Ce qui est dommage c’est qu’il n’y a pas de latrines dans le village ni à la maison. Je dois aller dans les bois. Mais Papa m’a promis de construire des latrines. »  A LIRE AUSSI : Journée Mondiale des Toilettes : Le manque de toilettes tue ! Tags: 

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