Magazine Humeur

B.a.-ba, live

Par Secondflore

Entre les clients et les amis de passage, les moments de répit sont rares, pour mon coiffeur du boulevard d’Ornano.
images?q=tbn:ANd9GcRTm-QjXcNbkDKDFZdrnBMVc7F1wyGBfDporclEbsnvtk_YC5muIl y en a, quand même. L’autre jour, en passant devant la boutique, je l’ai trouvé assis avec son apprenti égyptien (voir épisode précédent), au soleil sur le trottoir, attitude studieuse. Sur les genoux du jeune homme, j’ai reconnu un livre que je connais bien, avec de grandes lettres et des dessins enfantins : c’est l’un des manuels que j’utilisais avec mes élèves d’alphabétisation. Une belle histoire qui continue, en somme.

Je suis allé présenter mes respects au patron. Il m’a confirmé que son jeune apprenti faisait des progrès – et pas seulement pour les beaux yeux sa copine.
- Il coupe bien les cheveux mais il faut aussi bien parler français pour la clientèle. Parce qu’ici, on n’a pas que des arabes, hein. On a des même des avocats !
Puis il m’a donné un rapide cours de géopolitique de la coiffure parisienne.
- Les africains, c’est très spécial. Ils ont des salons pour eux, mais ils ne savent pas couper les cheveux raides. Nous autres, les arabes, on sait faire avec tous les cheveux. Les noirs, les blancs… Même les Indiens et les Pakistanais. Vous savez pourquoi ?
Je ne savais pas.
- Parce que les Indiens ne veulent surtout pas aller chez les Pakis, et les Pakis pareil. Du coup, ils viennent chez nous.
La vérité semblait toute proche, JF Copé tellement loin.

J’y retourne demain, on verra bien.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Secondflore 3019 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines