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Le Monde , selon la PHYSIQUE ( Phys .W 46) suite 4 :des progrés en intrication

Publié le 21 novembre 2012 par 000111aaa

Je m’attaque aujourd’hui à la dernière traduction  du Physics world semaine 46 et elle traite de  l’intrication… »Quoi ? Vous entends- je vous récrier ! Encore ce sujet OLIVIER ? Mais pourquoi est-il  donc devenu tellement  à la mode ? »   … Je vous réponds : il ne s’agit pas de mode mais de sujets très intéressants «  budgétairement parlant «  et si certains considèrent qu’une solution d’ordinateur quantique grâce à ce phénomène   est rendue possible, cela devient alléchant pour les inventeurs et leurs brevets et aussi pour leurs investisseurs !!!! Oui ! C’est vrai ….J’ai parfois une vision cynique aussi de la  RECHERCHE !!!!!!

L’article est présenté sous ce titre : «  Quantum dots entangled with single photons » que je vous traduis par « boites quantiques  intriquées avec un seul photon » 

« Deux équipes indépendantes de physiciens ont été les premières à avoir intriqué  un seul photon avec un spin d’un  unique électron «  casé » dans une boite  quantique. C est grace  à la facilité avec laquelle les boites  quantiques peuvent être fabriquées et contrôlées, que  cette  percée pourrait mener à des ordinateurs quantiques pratiques et à  des systèmes de communication quantique.

L'intrication est un effet quantique qui permet à des particules telles que des photons et des électrons d'avoir une relation plus étroite que celle prédite par la physique classique. Par exemple, une paire  photon-électron peut être créée expérimentalement de  telle sorte que si la polarisation du photon est déterminée  commeverticale , la mesure de spin de l'électron trouvera son spin orienté dans le même sens. Cela se produit bien   qu’une mesure effectuée sur le photon seul (ou électronique) puisse révéler une valeur aléatoire……..

Cette relation   si étroite pourrait être mise à profit dans les ordinateurs quantiques, lesquels  pourraient, en principe, surpasser alors  les ordinateurs classiques d'aujourd'hui. Les photons sont appelés à jouer un rôle important dans le calcul quantique, car ils peuvent transporter des bits d'information quantique (qubit) sur de longues distances. Cependant, les photons ne peuvent pas par leur nature même rester immobile et des  qubits fixes tels que ceux des   boites  quantiques deviennent  nécessaires pour stocker l'information quantique. Bien que les chercheurs aient déjà montré que les ions piégés et des défauts dans les cristaux de diamant peuvent être intriqués avec des photons uniques, ces systèmes peuvent   se montrer difficiles à  travailler  sur le plan pratique.

Note du traducteur :Un peu de pédagogie est   ici nécessaire et je vous rappelle qu’une « boite quantique »( les anglo-saxons emploient le terme quantum dots = point quantique –) n’est pas un objet miraculeux ! C’est un nanocristal de matériau semi-conducteur dont les dimensions sont inférieures à 10 nm. Il a par exemple sur ma photo une forme pyramidale

Capture.PNGquantum dot.PNG

De par sa taille, il se comporte comme un puits de potentiel qui  réussit à confiner ( = garder)  les électrons et :ou  les lacunes  dans les trois dimensions de l'espace, à l’intérieur d’  une région d'une taille de l'ordre de  celle de la  longueur d onde DE BROGLIE  pour l électron ….Ce confinement donne alors aux boîtes quantiques une  propriété analogue à celles d'un atome…. C’est la raison pour laquelle on appelle aussi ces boites quantiques des « atomes artificiels «    avec des fonctions d’ondes électroniques de type s ou p pour des boites rectangulaires ! Leur technologie de fabrication est assez générale  : des fils quantiques  , des puits ou des boites quantiques  sont fabriqués  par des techniques de croissance epitaxiale   , soit sous formes de nano cristaux  par chimie ou par implantation ionique  ou par des  nano dispositifs à l’aide de techniques lithographiques ……..

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Couleur ou polarisation ?

Une   des équipes de recherche comprenait Kristiaan de Grève et ses collègues de l'Université de Stanford et était  axée sur l'information quantique stockée sur   la polarisation des photons. L'autre équipe, dirigée par Atac Imamoglu à l'ETH Zurich, a adopté une approche différente qui consistait  a   stocker les  informations sur la longueur d'onde des photons

Les boites quantiques  utilisées étaient  de minuscules morceaux de semi-conducteurs qui sont compatibles avec l'électronique classique et offraient donc une solution pratique. Les deux équipes utilisaient des boites   quantiques  constituées  par  l'interface de deux semi-conducteurs différents. Un seul électron peut alors  être emprisonné dans la boite  - et  comme la boite  est adéquatement petite  , l'électron ne peut qu’habiter l’ ensemble de niveaux d'énergie d’un  atome .

L'information quantique peut être stockée sur  le spin de l'électron - avec "0" correspondant à spin haut  et "1" pour spin bas  par exemple. Dans les deux expériences , celle de  Stanford et celle de  l'ETH , la valeur du qubit a été placée  en  spin haut   en envoyant   une impulsion par "pompage"  laser au niveau des boites . Ensuite, une deuxième impulsion laser est tirée sur la boite ,et  qui pousse  l’ électron à un état d'énergie supérieur. Cet état peut alors se décomposer soit à un état de spin- haut avec l'émission d'un photon "bleu" à polarisation verticale, soit  d'un état de spin-bas et un photon «rouge" qui est polarisé horizontalement. Rouge et bleu se réfèrent simplement aux longueurs d'onde des photons, cette dernière étant plus courte que la première.

Trop d intrication ?

Le processus laisse  la boite quantique doublement intriquée avec à la fois la couleur et de la polarisation du photon. Or pour que les états intriqués puissent être utiles pour des applications de calcul quantique, ils ne doivent concerner qu'une seule propriété du photon. Donc un défi important pour les deux équipes est de savoir comment détruire un type d'intrication sans affecter l'autre.

De Greve et ses collègues ont résolu ce problème en réduisant l'énergie du photon par un processus appelé "conversion vers le bas". Cela se fait par l'envoi d'un photon à travers un cristal particulier qui est pompé par un laser infrarouge. Ce processus a pour effet de "brouiller ensemble" les deux états de couleur du photon et de supprimer cet aspect de l'intrication - tout en préservant la polarisation. Un avantage supplémentaire de ce processus de down-conversion est que le photon émerge à une longueur d'onde compatible avec les systèmes de télécommunications optiques

Pendant ce temps en Suisse, l'équipe Imamoglu a dû faire face au problème inverse d'effacer l'intrication de la polarisation tout en épargnant la couleur. Pour ce faire, ils comptaient sur le fait qu'un photon polarisé dans le plan - soit avec une polarisation horizontale soit  verticale - peut être exprimé comme une superposition d'états de photons polarisés circulairement (dans le sens horaire et anti-horaire). L'équipe a passé leur photon à travers un filtre polarisant qui met tous les photons dans un état anti-horaire en effaçant l'intrication de polarisation. Les impulsions laser utilisées pour conduire le processus d'intrication ont été conduits à produire une polarisation circulaire, ce qui signifie que le filtre polarisant a également empêché cette lumière d ‘ inonder  la détection de photons uniques intriqués.

Mesure de rotation

Dans les deux appareillages le spin de la boîte quantique est mesurée en tirant une seconde impulsion laser sur la boite quantique  . Le résultat implique l'émission d'un photon avec une polarisation qui est liée à l'état de spin de la boite quantique. En mesurant les corrélations entre le photon à-mesure de spin  et  la couleur ou la polarisation du photon qubit, les deux équipes ont été en mesure de prouver l’intrication .

Les physiciens ont déjà montré que les photons pouvaient rester intriqués après avoir parcouru une distance de plus de 100 km dans l'air et par conséquent, cette évolution pourrait offrir un moyen de relier des ordinateurs quantiques sur de grandes distances. Et parce que des états intriqués sont détruits si un espion tente d'intercepter un message, le système des boites  quantiques pourrait également trouver une utilisation dans les systèmes de chiffrement quantique.

Les deux expériences sont décrites dans  Nature.

About the author Hamish Johnston is editor of physicsworld.com

Et voici le lien anglais

Le Monde , selon la  PHYSIQUE ( Phys .W 46) suite 4 :des progrés en intrication
 

Quantum dots entangled with single photons


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