Peillon défend la méthode Hollande: "On avance" par FranceInfo
Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale était l'invité de la matinale de France Info, ce 21 novembre. Il est revenu sur la réforme des rythmes scolaires qui devrait être amorcée dès la rentrée 2013 pour le primaire.
La réforme des rythmes scolaires de l'école primaire va s'étendre jusqu'en 2014.
François Hollande a annoncé mardi 20 novembre que cette réforme consistant notamment à faire passer les élèves à la semaine de quatre jours et demi, sera mise en oeuvre aux rentrées 2013 et 2014.
Le ministre de l'Education a salué la décision «courageuse et sage» du président de la République, «parce qu'elle associe tout le monde» ajoutant que «la droite n'a pas osé la faire».
Donner la priorité au primaire et au maternel
Parce que beaucoup trop d'enfants sont en difficulté lorsqu'ils entrent au collège, il était nécessaire de réformer les rythmes. Viendra ensuite une réforme des collèges et lycées, et des professeurs.
Concrètement, Vincent Peillon envisage qu'en 2013 «plus de 50% des enfants scolarisés en primaire soit au rythme des quatre jours et demi»; en 2014 «tout le monde» le sera.
Actuellement, les élèves français «n'ont que 144 jours de classe, alors que dans tous les autres pays, ils sont 180 voire 190 jours par an à l'école.»
A ces détracteurs il a adressé un message: «vous ne faites pas une réforme contre les gens, vous ne faites pas une réforme de l'école contre les professeurs, vous ne faites pas une réforme de l'école contre les collectivités locales qui investissent 25% de l'effort éducatif», rappelant qu'il s'agissait bien d'une réforme dans l'intérêt des élèves et de l'Ecole, pour la France.
Affichant la volonté du gouvernement de dépasser les clivages, il a déclaré :
Il faut qu'il y ait une entente, une compréhension, une façon d'avancer qui n'oppose pas les uns et les autres mais qui essaye de les rassembler.
250 millions d'euros pour accompagner les collectivités
Le président a annoncé aussi la mise en place d'un fonds de 250 millions d'euros «pour accompagner les collectivités qui, les premières, lorsqu'elles sont dans une situation qui le justifie, mettront en oeuvre» la réforme des rythmes.
A cet égard François Hollande visait entre autres les communes rurales et les villes les plus en difficulté.
Vincent Peillon a précisé, pour qu'il y ait égalité et que l'on se donne les moyens «de bien faire les choses dans l'intérêt des élèves, les 250 millions d’euros, seront pour ceux qui s’engagent le plus rapidement possible.»
Dans l'intérêt des élèves, il faut pouvoir s'adapter aux situations locales, donner du temps et des moyens.
En dépit des difficultés budgétaires du pays, la priorité est donnée une nouvelle fois à l'Ecole.
Ces 250 millions d'euros permettrons aux collectivités de mettre en place des activité culturelles, sportives et bien sûr aider aux devoirs, car comme l'a rappelé le ministre : «qu’est-ce qu’on va faire à partir de trois heures et demie, quatre heures moins le quart, il ne faut pas que ça soit de la garderie!»
Et d'ajouter:
Il fallait – et je l’ai toujours dit – ne pas faire la réforme des rythmes scolaires si c’est pour accroître les inégalités, ça doit être l’inverse, c’est la réussite de tous les élèves, je l’ai dit, je serai le ministre des élèves et de leur réussite. Cette réforme va le permettre, et moi, je vous le dis franchement, parce que je ne porte que le sujet de l’école, c’est ma passion.