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Tout s’est décidé à la dernière minute. Tout le monde se faisant la malle pour le week-end de pâques, je me devais d’en faire autant ! Donc je me rends à la gare routière de Retiro à Buenos Aires afin de voir s’il restait des places pour une destination valant le déplacement pour une dizaine de jours. En passant le long des nombreux bureaux de vente, qui n’avaient plus rien à vendre, je tombe sur une compagnie qui proposait le Brésil, et le Brésil, ça sonne bien ! Je m’arrête, je demande… Il ne restait qu’une seule place dans le bus du lendemain pour Florianopolis, 24 heures de bus ! J’hésite 5 minutes, le temps de voir qu’aucune autre compagnie ne proposait cette destination. Et puis le Brésil je n’y suis jamais allé, au diable les 24 heures de bus ! J’achète mon billet ! En arrivant chez moi je passe illico un mail à notre ami blogiste brésilien, Maikon, car j’avais cru comprendre qu’il résidait quelque part dans le sud ! Très rapidement, il me répond que le sud est très grand ! (Hummm, je sais que le brésil n’est pas la Suisse !) Et que lui habite à Curitiba, un peu plus au nord de Floripa, et qu’il peut me recevoir… Tout ça, même prévu au dernier moment, ne s’annonçait pas mal du tout ! Rien de tel que d’être avec quelqu’un du coin pour connaitre un pays ! Je lui réponds donc que dès que j’arrive je prends un bus pour le rejoindre… Ce soir là j’avais une soirée concert pour l’inauguration de l’album de Kirt, un ami allemand que j’ai connu dans des soirées portéñiennes. Accompagné de quelques franchutes, dont Guillaume, la soirée se passe bien, mais fini tard et bien arrosée ! Le lendemain il fallait que je me lève tôt pour clôturer mon inscription à l’Université de Buenos Aires avant de partir, après ce serait trop tard !! Le réveil sonne à 7 heures, lui autant que mon corps n’ont pas compris ce qu’il se passait ! Mais quand il s’agit de partir en vacance je n’attends pas la deuxième sonnerie au risque de me rendormir ! Même vaseux, donc, j’arrive à faire tout mon programme dans la matinée, et je suis de retour chez moi vers 11 heures ; Il ne restait plus qu’à faire le sac. A midi moins dix je prends un taxi pour être certain d’arriver à l’heure à la gare routière. Mais j’ai bien cru que je n’y arriverais pas ! Deux minutes après le départ, dans les ruelles de Palermo viejo, un vélo manque d’un poil de c… de rentrer dans mon taxi. Le cycliste se met à traiter mon chauffeur de tous les noms, dont un « Puta Madre » qui a particulièrement déplut à ce dernier ! Je vois les yeux de mon chauffeur sortir de leurs orbites, son visage changer de couleur, ses poils s’hérissés ! Et ni une ni deux, sans même me consulter, il tente de changer de direction pour courser le cycliste ! Mais la manœuvre s’avère impossible ! Du coup, on passe la voiture devant nous, je ne sais pas trop comment, et à toute berzingue on contourne le pâté de maison pour retrouver notre insolent ! On fini par le croiser à contre sens, le cycliste utilisant désormais les trottoirs pour fuir ! Mais grâce à un freinage contrôlé digne de Starsky et Hutch notre fuyard ne pu se dérober cette fois ! Je restais spectateur muet de la scène ! Qu’allait-il advenir du cycliste !? Finalement il en fut quitte pour une bonne frayeur, milles excuses, et peut être quelques goûtes dans le pantalon. Mais il aura surement compris la leçon ! Quand on ne connait pas, on reste poli, même si on a l’impression d’avoir raison ! En l’occurrence je ne sais pas vraiment si mon chauffeur avait raison vu qu’il avait freiné puis ré-accéléré au dernier moment, mais ce que j’ai vite compris c’est qu’il était très susceptible, donc moi j’ai fermé ma gueule ! Une fois le visage de mon pilote redevenu normal, orné d’un sourire de satisfaction d’avoir recouvré son honneur, j’acquiesçais que ce jeune homme était vraiment très impoli, et qu’il méritait bien la leçon ! Mais ceci dans le seul but de préciser que j’avais un bus à prendre, au cas où une autre situation de ce genre arriverait ! Une galère n’arrivant jamais seule, à peine deux minutes plus tard, on se retrouve bloqué dans un bouchon tout à fait inhabituel pour l’endroit ! C’était le week-end de pâques, ok, mais on n’était que mercredi midi ! Les premières personnes en vacances ne devaient pas l’être avant la fin d’après midi !! Je commençais à regretter de ne pas avoir pris métro ! Mon supermarché Jumbo à 12 minutes à pieds de chez moi était à ma gauche et ça faisait presque 20 minutes que j’étais dans le taxi ! Bref, au total j’ai mis 40 minutes pour arriver à la gare routière au lieu de 15 minutes maximum en temps normal, mais j’étais encore dans les temps pour mon bus, c’est tout ce qui comptait ! Mais je n’étais pas au bout de mes peines ! Après une heure trente de bus à peine, on se retrouve immobiliser par les grèves paysannes. Cela durera 9 heures ! Quand je dis immobilisé, le mot est à prendre au premier degré ! Les gens sortaient des voitures, fumaient des clopes… alors que nous étions sur l’autoroute ! Ca m’a fait penser à la dernière fois que mon père est parti au ski ! J’étais gamin, on allait aux Arc pendant les vacances scolaires de février ! Mon père s’est juré ce jour là de ne plus jamais aller au ski de sa vie ! On avait du mettre 12 heures au lieu de 3 ! Et mon père a tenu sa promesse ! En ce qui me concerne, j’ai mis 35 heures au lieu de 24 ! Au final presque tout le bus se connaissait ! Mais ça n’arrangeait pas mon programme, car au lieu d’arriver à 13 heures à Florianopolis et d’enchainer sur un autre bus pour rejoindre Maikon à Curitiba, je du me résoudre à coucher à destination. Ne sachant pas où aller, je décidais de suivre trois jeunes filles, blondes, dans la posada qu’elles avaient réservée au sud de l’ile pour y passer la nuit… Après une petite soirée bien sympathique avec un brésilien, un argentin, et les 3 jeunes blondes résidant à Buenos Aires mais de nationalités américaine, autrichienne et finlandaise, ainsi qu’une petite rando le lendemain matin pour aller voir les plages alentours, je retourne à la gare routière qui me manquait déjà pour aller retrouver Maikon, à 5 heures de bus d’ici ! Maikon est venu me chercher à la gare. Il me demande si je suis fatigué. Je lui réponds qu’avec tout le bus que je me suis tapé ces 2 derniers jours je pourrais ne pas dormir pendant quelques temps ! Donc nous voilà parti pour une tournée des grands ducs qu’il a décrits dans un post précédent ! Camilo, son colloc de Buenos Aires, qui parle couramment le français aussi, nous accompagnera dans la plupart de ces bas fond Je peux d’ailleurs presque dire que Curitiba est une ville francophone ! La plupart des amis de Maikon que j’ai rencontré maîtrisent parfaitement la langue de Molière ! Je n’ai presque pas eu besoin d’utiliser mon portugais tellement je sentais que ça leur faisait plaisir de pratiquer un peu avec un vrai de vrai On a pas mal trainé aussi avec des artistes qui projetaient de faire des pistes cyclables dans la ville. Nous avons d’ailleurs assisté à la réalisation de la première rue ! Et on a fini le dernier soir par un petit concerto d’une suissesse établie au Brésil qui nous a chanté Barbara, Gainsbourg, Yann Tiersen, Henri Salvador et autres musettes ou chansonnettes, accompagnées de son ex au piano et de son copain à la guitare Le tout dans un endroit très charmant pour le moins underground, le Wonka. A éviter le samedi si vous cherchez une copine brésilienne car elles sont toutes lesbiennes, très jeunes, et ne partagent pas ! Voilà, le week-end passé, le lundi matin je retourne à Floripa pour profiter un peu des plages. Mais il ne fait pas beau ! J’en profite pour continuer à sortir pour rencontrer du monde, mais les débuts de semaines ne sont pas très animés ! Ce n’est pas vraiment la période touristique et ceux qui bossent, je comprends qu’ils ne sortent pas trop le lundi ! Mardi, plages de surf de Mole et de Joaquina, toujours sous les nuages ! Vu la force du courant et le niveau des surfeurs je décide de seulement regarder. On va éviter le ridicule et de se faire mal ! Il y en a même qui font du surf sur une dune ! Le soir, Mexican food à volonté et concert de Samba dans un pub pour digérer ! Mercredi, ah, du ciel bleu ! Je décide d’aller à la plage de los Ingleses au nord, mais après avoir attendu le bus 50 minutes j’abandonne pour ne pas passer ma journée à l’arrêt de bus, et profiter un peu des rayons du soleil tant qu’ils sont là ! Je vais donc poser ma serviette à Barro de Lagoa tout prés. Le soir, le dernier, ça commence à bien bouger, je me retrouve dans un bar concert jusqu’à 3 heures du mat à boire des caipirinhas. Mais le moral n’y ait pas, je pensais toujours à cette sublime brésilienne qui avait mangé à côté de moi ce soir là ! Elle était parfaite, et en plus charmante et souriante ! Pour une fois j’avais pu sympathiser, mais elle avait son petit de 17 mois à ramener et s’occuper ! Y peuvent pas se demerder ces mômes, c’est mon dernier soir putain ! Le lendemain, retour en bus, seulement 27 heures, et j’ai pris le Métro pour rentrer chez moi !