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Liberté de conscience

Publié le 22 novembre 2012 par Malesherbes

La question de la liberté de conscience se pose lorsqu’un individu, pour des raisons religieuses, philosophiques ou éthiques, est en désaccord avec le droit.

Du temps de la conscription, des jeunes refusaient de porter les armes. Ils étaient alors qualifiés d’objecteurs de conscience. Quoique leurs motivations puissent être considérées comme nobles, ils n’en étaient pas moins tenus pour déserteurs et, s’ils étaient arrêtés, étaient jugés et condamnés. Pour échapper à ce sort, certains cherchaient refuge hors de France. Ce n’est qu’en 1963, une fois la guerre d’Algérie terminée, que fut voté un statut des objecteurs de conscience. Ceux-ci pouvaient se libérer de leurs obligations militaires en effectuant un service civil national, d’une durée double de celle du service militaire. La liberté de conscience existe mais elle a un prix.

Pour démontrer l’inanité de la solution d’une délégation, prenons un exemple dans des temps terribles. Il est vraisemblable que le chancelier Hitler n’a jamais tué de sa main un juif, un tsigane, un homosexuel ou un handicapé mental. Il n‘en demeure pas moins coupable des millions de morts civiles provoquées par sa folie. Mais il n’aurait pu commettre tant de crimes s’il n’avait pas été suivi par des convaincus ou aidé par tous ceux qui, tels des Papon et d’autres, ont obéi aveuglément à des ordres.

Le maire qui jugerait que sa conscience lui interdit de marier deux personnes n’a pas le droit de se soustraire aux devoirs de sa fonction. S’il délègue ses pouvoirs, il ne les perd pas pour autant. C’est  bien sa délégation qui permet à une tierce personne de célébrer le mariage qu’il rejette. Cet artifice ne l’exonère donc pas de sa responsabilité dans la réalisation de cette union. Il peut bien sûr choisir de refuser cette célébration mais il s’expose alors à des sanctions.

Où irait-on si on permettait à chacun de décider de la conformité des lois avec sa conscience ? On pourrait voir alors certains contribuables considérer qu’un taux de prélèvement sur les revenus supérieur à 50% contredisait leur éthique et refuser de s’en acquitter. Ou bien, comme je l’ai entendu dire par un commentateur, un maire homosexuel pourrait, au nom de sa liberté de conscience, refuse d’unir un couple d’hétérosexuels !


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