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A nouveau, sur tout et rien...

Par Ananda

La plupart du temps, le cerveau pense, réfléchit à notre insu.

Lorsqu’un centre d’intérêt devient une passion, on s’hyper-focalise dessus. L’hyper-concentration qu’il suscite atteint un degré tel que la chose en question finit par vous accaparer presque en totalité. Peu de place reste alors, malheureusement, disponible pour le reste du monde (y compris pour soi-même).

En général, la femme a trop d’empathie, l’homme pas assez.

Est-ce à dire, à ce compte-là que l’être humain idéal se situerait quelque part à mi-chemin entre la femme et l’homme ?

Sans doute l’intelligence humaine ne serait-elle pas devenue cette chose éminemment subtile et complexe qu’elle est sans le développement de la vie sociale qui a marqué l’émergence des grands singes et, par la suite, celle des premiers hominiens. La vie sociale est déjà, en soi, un phénomène très complexe et, donc, très stimulant sur le plan « intellectuel ». Vivre – et interagir – en groupe suppose et exige le développement de l’empathie, ainsi que celui du sens de l’adaptation (à l’autre, aux autres), de l’observation aigue et du calcul (pour prévoir et anticiper les réactions des individus qui nous entourent en permanence) . Or, la dépendance aux liens qui vous retient à l’intérieur d’un groupe (ce d’autant plus qu’ils sont vitaux) entraine quasi obligatoirement le renforcement de pareils développements et processus.

Le « vivre ensemble » étroit oblige à élaborer des stratégies, des hiérarchies de plus en plus compliquées et contraignantes, de sorte qu’on réfléchit sans cesse et qu’on s’organise de plus en plus. C’est certainement ce qui, chez les ancêtres de l’Homme, a ouvert la voie vers la prédation sophistiquée. Probablement apparue au stade de l’Homo Ergaster/Homo Erectus, la chasse humaine serait impossible sans l’existence de groupes extrêmement soudés et sans l’élaboration de stratégies qui exigent déjà un haut niveau  de communication entre les individus et de réflexion. Il en va de même, évidemment, pour la taille du silex et pour la fabrication d’outils tels que le biface acheuléen, ou même pour la construction des premières huttes, l’usage du feu et l’idée (géniale) de la cuisson des aliments.

Plus l’Homme était ingénieux, plus son ingéniosité grandissait. L’intelligence humaine en vint vite à s’alimenter d’elle-même, par un effet boule de neige.

Et plus la « pensée » se ramifiait, se compliquait, plus elle gagnait en intériorisation. Du stade de simple ingéniosité, elle passa – peu à peu – à celui de conscience autonome, douée d’une vie propre.

Il y eut sans doute, aussi, comme tendent à le démontrer des recherches menées très récemment par Svante Paabo à partir de la comparaison entre les génomes respectifs de l’Homme de Neandertal, de l’Homme de Denisova et de notre propre espèce, des mutations d’ordre génétique qui, au stade de la divergence entre les trois espèces humaines, favorisèrent chez l’Homo Sapiens l’émergence de capacités cognitives jusqu’alors tout à fait inédites.

Il faut se méfier du verbe, et de sa magie. Tout ne tourne pas autour d’eux. Le « verbe fait chair » n’est qu’une illusion, attendrissante mais dangereuse.

Beaucoup de gens s’imaginent que les idées, les paroles et décrets peuvent tout, qu’il suffit de dire, d’énoncer la chose pour qu’elle avienne, se matérialise, et, bien sûr, ils se trompent.

C’est que mots, idées ont un pouvoir de séduction auquel on doit prendre garde.

Dieu, c’est Celui qui t’apprend le détachement, la sagesse suprême.

L’autre regard, celui qui permet d’inventer, de créer autre chose, on ne l’obtient que lorsqu’on porte en soi une sorte d’ahurissement, d’étonnement du monde.

P. Laranco


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