Cette semaine, on accompagne vos restes de dinde en discutant arrogance et porteurs de ballon.
-C’est le temps du jeu de course-
Les temps changent dans la NFL, mais certains repères demeurent intacts. A l’approche de décembre, l’importance du jeu de course grandit. Par contre, la majorité des équipes comptent maintenant sur un comité de porteurs de ballons pour effectuer le travail. Et, même dans le froid du début de l’hiver, l’accent est de plus en plus mis sur le jeu aérien. Vous n’avez qu’à regarder la demande de plus en plus insistante faite aux RB d’être capables d’attraper des passes dans le flanc. Donc, lister de manière traditionnelle les 5 meilleurs porteurs du football ne nous dit plus nécessairement quelle équipe est la plus avantagée à ce niveau. A l’aube du dernier droit vers les séries, nous séparerons plutôt les formations en 3 catégories, celles qui sont avantagées par leurs aptitudes au sol, celles qui sont moyennes et celles qui risquent d’en arracher un peu. Attention, nous nous contenterons de parler des équipes qui ont une chance d’accéder au tournoi de janvier, celles qui présentent au moins une fiche de 500.
Les formations bien nanties :
- Patriots : C’est une des belles surprises de la saison. Stevan Ridley vient au 7e rang pour les verges au sol et à égalité au second rang pour les majeurs inscrits au sol. Woodhead et Vereen complémentent bien. Ceci fait en sorte que l’attaque de coach Belichick se classe 5e au sol. Dans le froid de Foxboro qui s’en vient, voilà une excellente nouvelle pour Tom Brady.
- Ravens : Du moins, ils sont là en théorie. Ray Rice est un des meilleurs RBs du football, mais il donne toujours l’impression d’être sous-utilisé. Rice lui-même ne pointe qu’au 15e rang pour les verges accumulées, ce qui est encore meilleur que le classement de son équipe. N’empêche qu’avec une arme comme Rice, Baltimore est dangereux.
- Texans : Est-ce vraiment nécessaire d’élaborer?
- Vikings : J’étais de ceux qui ne croyaient pas trop à la résurrection d’Adrian Peterson. Grossière erreur. Peterson mène la ligue pour les verges au sol et sa moyenne de 5.8 verges par course est hallucinante. Les Vikes n’ont qu’un espoir d’être de la danse en janvier, il repose sur les jambes de leur porteur de ballon.
- Bears : Ça n’a pas paru lundi, mais ils n’affronteront pas toujours la défensive des Niners. Cette équipe a prouvé qu’elle a besoin d’un Jay Cutler en santé mais dans le champ-arrière, le duo Forte et Michael Bush se complète bien et continue de représenter une des forces de l’équipe de la ville des vents.
- Seahawks : Beast Mode! Rappelez-vous cette course en séries il y a 2 ans. Russell Wilson et la défensive impressionnent mais Marshawn Lynch, 2e de la ligue pour les verges accumulées, devra poursuivre dans cette voie pour que les éperviers des mers poursuivent leur saison en janvier.
-49ers : A lui seul Frank Gore justifierait un tel classement, mais Kendall Hunter est un excellent complément et il y a toujours le gros chialeux Brandon Jacobs et l’explosive recrue LeMichael James qui peuvent se joindre au mix au besoin. Comme dans bien d’autres domaines, les Niners sont équipés pour aller à la guerre au sol.
Les formations dans la moyenne :
- Steelers : La difficulté pour eux, c’est de savoir qui sera en santé pour transporter la roche. N’empêche qu’en jouant bien involontairement à la chaise musicale toute l’année, ils se maintiennent en milieu de peloton au niveau statistique. Dans certaines de leurs victoires, une grosse performance d’un de leur porteur fut déterminante, notamment Dwyer qui a connu quelques matchs de plus de 100 verges. Mike Tomlin est un coach intelligent qui saura bien utiliser ses effectifs.
- Saints : Un peu comme les Steelers, l’identité de leur porteur varie au gré des semaines. On s’entend tous que les espoirs du N’Awlins reposent bien plus sur Drew Brees que n’importe quel RB mais dans la séquence heureuse qu’ils traversent, le jeu de course a toujours bien complémenté le QB vedette. Avec un seul match ayant le potentiel d’être affecté par la météo hivernale d’ici la fin, on s’attend à ce que cette tendance se poursuive.
- Buccaneers : Certains auraient voulu que je les classe mieux que ça, après tout Doug Martin pointe au 3e rang du circuit pour les verges accumulées, tirant ainsi sa formation au 9e rang de la NFL. Sauf que les performances du choix de première ronde sont plutôt inconstantes et j’hésite avant de donner trop de crédit. My bad probablement!
Les formations qui pourraient en arracher :
- Bengals : Durant la saison morte, ils sont allés chercher deux gardes orientés vers le jeu de course, mais la saison d’un d’entre eux a pris fin au premier match préparatoire. De plus, ils en sont à leur 3e centre. Finalement, le RB utilisé pour changer le rythme, Bernard Scott ne jouera plus de l’année. Tout ça fait en sorte que l’arrivée de Ben-Jarvis Green-Ellis dans la jungle n’a pas eu l’effet escompté et Cincinnati a une des pires moyenne par portée du football.
- Colts : Statistiquement, ils sont 14e, ce qui n’est pas mauvais, mais que ce soit Donald Brown, Vicky Ballard ou qui que ce soit d’autre qui appuie Andrew Luck, je ne me sens pas en confiance.
- Broncos : Peut être que Ronnie Hillman fera le travail et Peyton Manning a l’habitude de tirer tout le jus d’un champ-arrière limité, mais la perte de McGahee leur fera mal à mon avis. Déjà qu’avec lui, ils n’étaient que 19e au sol.
- Cowboys : C’est une autre raison pour laquelle je ne crois pas en leur poussée vers les séries. Malgré quelques flashs de brillance, leur jeu au sol est au neutre cette saison (29e rang NFL), surtout que DeMarco Murray est encore blessé. Ça laisse donc l’espoir de participer aux séries dans les mains de Tony Romo. Pas très rassurant tout cela!
- Packers : Cedric Benson devait être la solution et il reviendra au jeu quelque part durant le mois, mais les têtes fromagées constituent encore une attaque unidimensionnelle. Aaron Rodgers a prouvé sa valeur, mais rappelez-vous que lors de leur poussée vers le Super Bowl, James Starks était sorti de nulle part pour donner de la vigueur au jeu de course.
- Falcons : Ils jouent dans un dôme et auront possiblement l’avantage du terrain jusqu’au bout mais le déclin de Michael Turner est évident cette saison et ça paraît parce que l’équipe ne vient qu’au 28e rang par la course. S’il était mieux supporté, peut être que Matt Ryan n’aurait pas de matchs de 5 interceptions!
Moi, arrogant?
Le mot est revenu à la mode cette semaine, surtout pour décrier l’entraîneur des Patriots, Bill Belichick, dont la propension à laisser ses partants sur le terrain, même lorsque le match est gagné lui a explosé au visage avec la blessure de Grontkowski. Difficile de prendre en pitié le gourou de Foxboro qui nous a habitués à garder le pied au plancher et à gonfler le pointage, même lorsque le match est plié depuis longtemps. Rappelez-vous la saison de Spygate entre autres, c’était pathétique par moment. Est-ce de l’arrogance ou une philosophie de toujours garder le pied au plancher poussé trop loin?
Sauf que Wild Bill n’est pas l’unique Poster Boy pour l’arrogance. Prenez une grande gueule comme Rex Ryan. Nous l’entendons moins cette année avec le fouillis qui règne dans la Grosse Pomme Verte, mais le gros Rex est un habitué des bravades et des déclarations intempestives. Plusieurs d’entre vous ne l’aimez pas trop et sont vite à rappeler que ses prédictions hasardeuses de Super Bowl semblent maintenant très loin. Il a aussi garanti des victoires, transformé des matchs en une bataille entre lui et le coach adverse et même défié directement des adversaires comme Peyton Manning ou Tom Brady. Donc, foot fetish Ryan : un être arrogant ou quelqu’un qui prend sur lui toute la pression pour libérer ses joueurs?
Il y a d’autres exemples. Lundi dernier, coach Harbaugh à San Francisco a challengé une décision pour un touché de sureté alors que son équipe avait depuis longtemps plié la rencontre et qu’elle allait de toute façon reprendre possession du ballon. Jusqu’à la fin, il était très intense sur les lignes de côtés, appelant des temps d’arrêt tard dans le match. C’est aussi lui qui avait déclenché le scandale de la poignée de main l’an dernier en agrippant littéralement son homologue de Détroit. Est-ce que le surplus d’intensité, surtout quand la situation ne l’exige pas, devient de l’arrogance parfois ?
Finalement, il y a le cas Greg Schiano, un nouveau venu dans la NFL .Il soulève l’ire de coach Coughlin et de l’ensemble du milieu du football en ordonnant à ses joueurs de foncer dans le tas sur une formation de la victoire, nous expliquant boiteusement que la stratégie a déjà fonctionné au collège. Une fois réprimandé, mais aussi excusé (erreur de recrue) par tout le monde, il recommence le même manège à Dallas une semaine plus tard. Être trop tête de cochon et recommencer une connerie deux fois de suite, juste pour prouver un point, est-ce lancer un message ou de l’arrogance?
Bref, il y a plusieurs façons d’être arrogant. Certains diront même que c’est nécessaire au succès. Pour vous, qu’est-ce qui représente de l’arrogance et qu’est-ce qui est un comportement acceptable. C’est un débat intéressant.