« Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience » René Char, Fureur et Mystère (un vrai combattant, celui là…)
je ne les citerai pas, insérer ici un lien leur ferait trop d ‘honneur (et de visiteurs…), ils se reconnaitront pour une fois à juste titre, là où autrefois ils ont pensé se reconnaitre alors qu’il ne s’agissait que de susceptibilité maladive et de paranoïa, accentuée par les effets néfastes de l’alcool. Et donc, plutôt que de taper plus volontiers sur l’extrême droite et son islamophobie pathologique, avec laquelle ils s’acoquinent devant un verre qui altère très certainement leur entendement puisque, si l’on pouvait éventuellement les trouver gentils et braves, leur ivresse leur permet de se foutre ensemble, impunément (pour sûr, ils ne s’y risqueraient pas si j’étais devant eux, physiquement), et de manière assez ignoble (il n’y a qu’à lire les commentaires…. affligeants. Humour, vraiment ?) de la gueule d’une journée à laquelle nous nous associons, voilà donc que des blogueurs de gouvernement tapent indistinctement et violemment sur le Front de Gauche, chaque fois que l’une de nos positions leur déplait, comme les chiens de garde du pouvoir en place tapent en ce moment sur les manifestants de Notre Dame des Landes. S’ils le pouvaient, nous gazeraient-ils aussi, à coups de lacrymo (ou pire) pour étouffer notre moindre sens critique envers ce que seule la droite à présent, par un commode amalgame langagier, désigne comme « la gauche » ? Alors qu’ils ne font que perpétuer des pratiques qu’ils auraient autrefois condamnées ? Beau courage de ces gens là, qui profitent de notre faible densité et visibilité sur le net (la faute à des médias complaisants) et de notre moindre organisation. Eux qui pensent probablement que je serai le seul , comme d’habitude, à réagir avec mes gros sabots de lorrain mal dégrossi. Mais qu’ils se méfient : notre mouvement est encore jeune, et nous sommes en phase de structuration, et de réseautage… Qu’ils se méfient, vraiment. Le retour de boomerang n’en sera que plus fort pour avoir été si longtemps méprisés dans ce que nos convictions ont de plus noble. Et qu’ils préfèrent donc ranger au rang de l’instrumentalisation politique. C’est effectivement beaucoup plus facile que de mesurer à quel point le sentiment de révolte face aux décisions iniques et au manque de courage politique de leur (petit) protégé est grand, et se développe, et ne demande qu’à s’exprimer, dans les couches populaires. Une exaspération dont le bourbier de Notre Dame des Landes n’est que… non pas un kyste, comme le prétend avec tant de mépris pour nos légitimes colères l’autre « métastase du sarkozysme »¹, mais un symptôme d’une volonté d’en découdre avec les puissances dominantes bien plus grande. Ces béni oui oui de la Hollandie, sûre de ses (toujours) bonnes idées, de ses (toujours) bonnes décisions, et de son bon positionnement, qui défendent bec et ongle et en meute le moindre des faux pas et autres déclarations d’une futilité sans nom de leur si chère idole (alors qu’il multiplie pourtant les coups bas portés au peuple plutôt qu’à la finance) préfèrent donc défendre les intérêts des couches moyennes plutôt que celles des plus démunis, et de ceux qui combattent courageusement pour défendre leurs idées, dont ils font le choix de se moquer. C’est leur droit, nous sommes en démocratie, c’est à dire un régime dans lequel même des cons qui sortent des conneries plus grosses qu’eux – c’est dire… – ont le droit de les exprimer. Mais laisser un blogueur dit politique qui a pignon sur rue et peut se vanter avec une belle vantardise qui m’amuse tant elle représente d’orgueil absurde, d’être repris dans des journaux commettre un billet de bien trop de mots vides, dans lequel il laisse apparaître sa totale ignorance d’un sujet qu’il ne maîtrise pas, en occultant totalement la dimension écologique dont il avoue par ailleurs se foutre comme de sa dernière chemise (il en change il est vrai assez volontiers dans ses choix électoraux…), et qui est pourtant prédominante dans les motivations des opposants de NDDL, voilà qui est un peu fort de café. Vous me connaissez, je ne pouvais donc laisser faire ça sans réagir, effectivement. Et donc, après y avoir invité mes collègues blogchéviks faute de temps, j’entre sur scène le premier, malgré mon trac. Car on ne s’attaque pas impunément à ses gens là sans en subir les conséquences… Car il faut que vous sachiez à quel jeu ces gens là aiment à se livrer aux dépends de ceux qui osent les contredire : cela fait maintenant 4 ans que j’essuie en permanence leurs coups bas, leurs insultes, leurs vilenies les plus mesquines, leurs dîners de cons entre potes de comptoir (ou pas) à des heures avancées de la nuit où ils se foutent de ma gueule en croyant que je ne les vois pas alors que les réseaux sur lesquels ils s’expriment sont publics, qu’ils multiplient les phrases assassines à mon endroit sur twitter et dans les blogs de leurs amis si peu recommandables, et ailleurs, mais qu’importe. Car j’ai en moi quelque chose qu’ils n’ont pas : la force de mes valeurs, bien de gauche elles, et de mes principes, dont ils se moquent, auxquels je tiens comme à la prunelle de mes yeux parce qu’ils m’ont permis de tenir droit jusqu’à présent, et de me regarder dans une glace sans trop de honte, malgré les épreuves. Vomir, donc, sur ceux qui font le choix de s’opposer, ou de revendiquer un positionnement politique certainement tout aussi respectable que leur, toujours du bon côté du manche…. Belle œuvre de leur vie. Une ambition d’alcoolique.
Il se trouve que par le plus grand des hasards, Juan, que je respecte davantage, me pose une question à laquelle ce billet me donne l’occasion de répondre : « Pourquoi tu blogues encore ? ». Justement pas pour les mêmes raisons que ces gens là. Pas pour défendre l’ordre établi, veiller à ce que surtout rien ne bouge en choisissant de défendre les intérêts d’une classe dominante, ou même mes propres intérêts… Ni parce que je pense avoir quelque-chose de plus intéressant ou de différent des autres – grotesque prétention – à faire absolument connaitre. Mais en ce lieu virtuel comme dans mes engagements personnels, professionnels et politiques, je blogue pour défendre les intérêts de ceux à qui je dois la vie, et à leurs semblables, que j’estime très clairement avoir été ballotés, bafoués dans leurs droits les plus fondamentaux, méprisés par une société dont ils subissent aujourd’hui les avanies parce qu’ils n’ont ni la force ni les moyens de changer quoi que ce soit au monde comme il va, c’est à dire mal, ayant trop affaire avec leur propre vie dans laquelle ils se débattent, tant bien que mal, au jour le jour. Ceux dont la plupart des politiques se foutent comme de l’an quarante parce qu’ils ne votent pas, ou plus, ou mal, lorsqu’ils « se trompent de colère »… Ceux trop malades, ou trop faibles, pas assez ceci ou trop cela, à qui je dois de réserver à la fois mon attention, mes mots, ma culture, mon intelligence et mon travail, l’ensemble du peu de compétences dont je dispose et que je me reconnais… Du bout des lèvres. Car je me dis que si je ne le fais pas, qui ?
Et je sais que je ne suis pas un cas unique. Au Front de gauche, nous sommes nombreux à connaitre pour moteur de nos combats l’injustice du monde, face à laquelle il est légitime de se redresser. Et de se battre. Je ne suis et ne serai jamais de cette gauche qui se couche devant les intérêts dominants. Surtout économiques, comme c’est le cas de celui que je vise dans le début de ce billet, qui se présente comme consultant, en fait un argument défendant ses positionnements politiques, avance ses expériences comme un gage de pragmatisme. Consultant, je l’ai été, moi aussi, et même dirigeant d’entreprises. Mais parce que j ‘ai des convictions, et une morale, et que j’ai toujours souhaité agir en cohérence (ça n’a malheureusement pas toujours été possible…), ce fut dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, et j’ai donc consacré mon temps et mes moyens à ceux qui m’importent, qui en ont le plus besoin. Je n’ai donc pas vendu mon âme. Fidèle je suis : à la cause du peuple. Chevalier blanc ? Non pas : chacun ne fait que ce qu’il peut en fonction de ce qu’il est, et de tout ce qui l’a construit. Humilité. Le reste n’est que péroraison.
NB. Message à Politeeks : plutôt que de déplorer que j’entretienne par mes billets ce combat que tu juges stupide et inutile, voire lassant, avec mon ennemi légendaire, peut-être pourrais tu de temps en temps déplorer que l’on me traite si mal ? Et voir qu’il ne s’agit pas d’enfantillages entre nous, mais d’une véritable querelle idéologique. Nous n’avons franchement pas les mêmes valeurs. Point barre. Et je ne suis pas de ceux qui, attaqués, ne répondent pas. Je rendrai coup pour coup, œil pour œil, dent pour dent. D’où mon pseudo, entre autres raisons valables. L’autre étant que je l’ai choisi en opposition à une autre forme de gauche, dont je suis sorti autrefois, et que je combats maintenant, pour les motifs que je développe régulièrement dans mes billets ici. Autre chose ?
¹ L’expression n’est pas de moi, mais d’un twittos dont j’ai oublié le nom. Qu’il m’excuse et se désigne s’il se reconnait ici… Je rendrai à César…