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Booba : « futur » enfin l’album de la rupture ?

Par Tween
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HIP HOP

BOOBA : « FUTUR » ENFIN L’ALBUM DE LA RUPTURE ?

25 novembre 2012

Personne ne peut désormais ignorer le rappeur du 92, qu’on aime ou qu’on déteste, il est impossible de faire l’impasse sur Booba. Son sixième album fait suite à « Lunatic », un projet dans lequel il avait amorcé un virage Rap US. Ce nouvel opus est produit par Therapy (célèbre Beatmaker du 92) qui va encore plus loin puisque « Futur » est clairement d’influence gangsta rap.

La chronique d’un album de Booba reste un exercice périlleux, le rap français ayant considérablement changé ces 10 dernières années. La crise du disque a sérieusement écorné la musique urbaine, le rap en premier lieu. Ces dernières années ont vu l’émergence d’artistes qui ne brillent pas particulièrement par leur inventivé et encore moins par leur textes (Sexion d’Assaut, Mister You ou autres La Fouine)

Mis de côté le travail de production, le moins que l’on puisse dire c’est que Futur est un album âpre et excessif.

Le Duc de Boulogne enfile sa tenue de terminator et mitraille sur tout ce qui bouge quitte à viser les innocents; en témoigne le 1er extrait « buzz » qui est sa réponse au dernier beef d’avec Rohff : sur Wesh Murray, il tire sur des ambulances (Willy Denzey et Laurent Voulzy). On l’a connu plus insipré surtout sur le refrain composé d’insultes gratuites. Rohff qui a repris entre temps cette instru en a fait un titre plus tranchant : Rohff-1/ Booba-0.

Le cours du match prend cependant une toute autre tournure à l’écoute du reste du disque notamment grâce à des invectives outrancières et un flow d’outre-tombe. Le débit parfois monocorde fait mouche sur Kalash qui attisera ceux qui le cataloguent de « rappeur de droite » puisque le discours capitaliste y atteint son apogée où bien lorsque B2O se pose une question existentielle : « Ma question préférée : que vais-je faire de toute cette oseille ? »

Dans le même style Caramel est plus nuancé puisqu’il évoque la difficulté de faire cohabiter religion et business mais il semble en définitive choisir l’argent (… »c’est pas halal tout ça, j’dois faire du biz de la moula, du caramel… »)

La chanson qui a pour titre le code meurtre de Los Angeles en duo avec le poids lourd Rick Ross où Booba prend un malin plaisir à atomiser tous ses confrères rappeurs (« j’peux tous les keni, j’suis polygame ») et sur Maki Sali Musi, il assoit sa suprématie jusqu’à affirmer « qu’il n’a peur de personne sauf de dieu »

La religion justement… qui est présente en filigrane sur tout l’album. Booba cultive un paradoxe constant en tombant dans un  mélange des genres assez dérangeant. Ainsi, il n’a que peu de scrupules à aligner les rimes faisant l’apologie du Jack Daniels tout en se servant de « inchalah » comme d’un gimmick.

« Plus généralement, Futur est un brûlot fustigeant le rap français. »

Booba désormais expatrié à Miami regarde la France à travers le « hublot » de son jet privé. Il oppose l’Amérique à la France où les grands sont forcément américains; un combat perdu d’avance au regard des références qu’il choisit pour opposer les 2 cultures :

« Tu ressembles plus à Jennifer qu’a Lopez  »

« le rap français vient de se faire shooter izi ziz bang bang »

« t’as le flow à (lol) K-Maro »

« c’est plus du Scorsese que du Gomez et Tavares »

« Amuses-toi bien en Meurthe et Moselle »

« j’passe en Lamborghini, tu restes à l’Opel »

« je voyage en jet, je prend l’eurotunnel je me sens comme dans la c…à ta mère »

Les punshlines concernant ses origines sont encore de mise sur ce nouvel album :

« on se vengera comme victime de l’esclavage et de la Shoah »

« …400 ans d’esclavage, aucun payback c’est pas logique »

« ..on te nique ta grand mère, n…ton arbre génalogique »

Booba s’offre la participation d’un mastontonde du rap US : 2 chainz. Sur C’est la Vie, il y châtie (décidement…) tous les haineux. Cette recette bien connue chez lui atteint son point culminant sur 2pac, le titre le plus intéressant de FUTUR.

Muscialement, Futur pioche dans ce qui fait l’ADN du Rap US actuel spécifiquement sur les refrains chantés légèrement auto-tunés tel que le font Kid Cudi ou Kanye West. L’ensemble lorgne tout de même du coté de Drake.

Une chose est sûre les fameuses « métagores » du rapper expartié à Miami sont à leur apogée sur FUTUR, même si on déteste le personnage on peut difficilement ne pas saluer l’inventivité de certaines tirades. On vous laisse le soin de nous faire part de vos favorites.

Pourtant une fois l’écoute terminée, on se sent assourdi devant tant d’obscénités et de lyrics clinquantes mis uniquement au service d’une auto-glorification perpétuelle. Dans le monde de Booba,les mères sont toutes filles de joies, les Français forcement ringards, les states forcément bling-bling. Ce qui fait défaut à Futur est finalement valable pour l’ensemble de sa discographie : pas de titre qui nous interroge, nous sonde, nous interpelle..certes Booba n’est pas un rappeur « social » mais tout de même inclure 1 ou 2 titres sans ego-trip (ne serait-ce que pour diversifier le propos) nous aurait placé un inhalateur sur la visage. Mais Booba ne se soucie de rien… Comme il le dit sur  C’est la Vie (représentatif de l’ambiance général du disque ) : « puisque la vie est une chienne je vais la traiter comme telle ».

BOOBA : « FUTUR » ENFIN L’ALBUM DE LA RUPTURE ?

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One Comment

  1. BOOBA : « FUTUR » ENFIN L’ALBUM DE LA RUPTURE ?
    Soo dit : 25 novembre 2012 à 23 h 31 min

    Pas mal

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