Pilot // 5 470 000 tlsp.
What About ?
Les Munster forment une famille tout ce qu'il y a de plus monstrueux ! Herman, le chef du clan, ressemble à s'y méprendre à la créature de Frankenstein. Lily et Grandpa sont des vampires. Quant à Eddie, le fils, c'est un loup-garou ! La nièce, pour sa part, est désespérément normale. Mais, à part ces petites fantaisies, ils sont des gens comme tout le monde...
Who's Who ?
Drama créé par Bryan Fuller (Pushing Daisies, Wonderfalls, Dead Like Me). Réalisé par Bryan Singer (Heroes, X-Men, Usual Suspects, Dr House). Avec Eddie Izzard (The Riches, Treasure Island), Jerry O'Connell (Sliders, Preuve à l'appui, The Defenders), Portia De Rossi (Ally McBeal, Better Off Ted), Charity Wakefield (Any Human Heart), Mason Cook, Cheyenne Jackson, Beth Grant...
What's More ?
Ce pilote, tourné en juin dernier (après la saison des pilotes officielle), n'a pas convaincu NBC; une première saison n'a donc pas été commandée. Toutefois, la chaîne l'a diffusé pour Halloween, une manière d'amortir un tout petit peu le coût de production qui se serait élevé à 10 millions de dollars.
So What ?
La malédiction Bryan Fuller continue... et voyez-vous, je commence à me dire qu'il le cherche bien ! Après les échecs de Wonderfalls sur la FOX et de Pushing Daisies sur ABC, Mockingbird Lane, sa dernière tentative, est carrément morte-née sur NBC. Contrairement à plein d'autres pilotes produits chaque année qui ne sont pas mauvais mais qui, pour des tas de raisons que nous autres pauvres mortels ne pouvont pas comprendre, sont jetés à la poubelle, celui-ci a au moins eu la chance de voir la lumière du jour en une soirée d'octobre propice aux monstres et aux frayeurs. Quand est-ce que tu retourneras sur le câble, Bryan ? Tu te souviens que Dead Like Me avait réussi l'exploit de se décliner en deux saisons et un téléfilm sur Showtime ? C'était pas byzance, mais c'était déjà ça. Ton style, ton écriture, ton univers, petit Tim Burton de la télévision, ils ne plaireront jamais à un très large public. C'est terrible, mais c'est ainsi... Ton Hannibal, toujours pour NBC, peut d'ores et déjà trembler !
Comme la majorité des sériephiles Français, je n'ai jamais eu la chance de voir la série originale The Munsters, diffusée aux Etats-Unis entre 1964 et 1966 et devenue culte là-bas grâce à ses multiples rediffusions. Mais je trouvais néanmoins le concept intéressant et original, même s'il plane au-dessus de sa tête l'évidente influence de La Famille Adams. J'ai été très déçu que NBC ne tente pas le coup, d'autant que, coté drama, le reste de son offre pour la saison 2012/2013 n'était vraiment pas alléchante. Cela représentait un véritable risque, c'est certain, mais, à une époque, elle savait en prendre et cela a souvent été payant. Cela dit, après avoir découvert le produit final, si je reste toujours persuadé qu'elle est passée à coté de quelque chose, je comprends mieux ses réticences. Visuellement, je n'ai strictement aucun reproche à faire. On sent que de l'argent a été dépensé, on est loin de l'univers carton-pâte mais délicieusement kitsch (et assumé) de Pushing Daisies. Cela a peut-être un peu moins de charme, mais saluons l'effort. La réalisation est à la hauteur des espérances. L'autre Bryan -Singer- a fait du bon boulot. Le directeur de casting, lui aussi, s'est bien débrouillé. Eddie Izzard est brillant, parfait pour le rôle; Portia de Rossi est resplendissante; Jerry O'Connell est enfin supportable, largement même; le petit Mason Cook s'en sort honorablement; et Charity Wakefield est une belle découverte à suivre de près. Bref, jusqu'ici, tout va bien !
Non, le souci avec Mockingbird Lane est plus profond : c'est bordélique, pas aussi drôle que prévu, pas aussi touchant qu'espéré... et finalement pas aussi consistant et prometteur pour la suite qu'il aurait fallu. Pas assez efficace quoi ! Par exemple, je trouve que le pilote est trop centré sur le jeune garçon et la découverte de sa vraie nature. C'est logique que le sujet soit traité dès le premier épisode, mais en faire l'axe principal ? L'ouverture elle-même est un peu décevante. Il y avait sans doute mille choses à faire plus percutentes. J'aurais bien apprécié qu'on nous offre un cliffhanger en fin d'épisode également. Histoire qu'une suite et une envie de revenir s'imposent à nous. Le coeur qui bat trop fort et qu'il faut remplacer était une belle idée en revanche, joliment mise en image. Ma plus grande déception vient des dialogues. Beaucoup de répliques sont bonnes, mais il y en a en contrepartie au moins autant de ratées.
Avec Mockingbird Lane, Bryan Fuller a sans doute eu les yeux plus gros que le ventre. Si la série est audacieuse, elle est aussi décevante à bien des égards. Une telle entreprise, mélangeant les tons et les genres, ne pouvait pas déboucher sur une réussite immédiate. Les Munster avaient besoin de temps pour s'installer, mais NBC n'en avait pas à leur offrir...
What Chance ?
Est-ce que c'est vraiment mort de chez mort pour Mockingbird Lane ? Non, pas tout à fait. Selon plusieurs sites, NBC attendait quand même de voir l'audience avant de prendre une décision ferme et définitive. Près d'un mois plus tard, on est toujours sans nouvelle. Pourtant, pour un vendredi, réunir 5,2 millions de curieux n'est pas chose aisée, surtout avec une telle série. En plus, elle a permis à Grimm de marquer son record ! Le duo va très bien ensemble. Mais, entre la très probable baisse d'audience entre le premier épisode et l'éventuel deuxième, et un lancement de la production qui ne peut pas se faire tant que le tournage d'Hannibal n'est pas terminé, cela repousserait le retour de la famille à une date bien trop lointaine. Alors on va dire que c'est presque mort, et que c'est moche.
How ?