Est-ce que l’économie moderne peut occuper tout le monde, et si le chômage était vraiment une calamité, et pour tout le monde, n’en serait-on pas venu à bout ?
Le chômage élevé permet de maintenir une pression à la baisse sur les salaires, et l’on semble agiter encore plus cet argument, d’autant qu’un certain lobbying semble couronné de succès. Ce que l’on demande à nos citoyens, c’est de consommer, on est prêt à les financer pour cela. Même dans une ville considérée comme pauvre, on a l’impression que les poubelles regorgent de choses dont on ne veut plus. On ne demande plus aux gens de travailler, mais d’être consommateurs, du moins de cette consommation de choses futiles que l’on importe par bateaux entiers.
Je m’étonne du nombre d’objets qui tombent en panne rapidement, il semble que la durée soit une question de hasard, on tire parfois un objet manufacturé qui dure plus, mais bien souvent, c’est à peine la durée de garantie.
Il faut bien des gens pour consommer ces dizaines de chaines de télé disponibles, ces multiples sites internet, ces heures de téléphone portable. Il semble que l’on est là, sur terre pour pratiquer toutes ces activités ludiques, toutes ces séries où le vide est accéléré par le rythme des changements de plan.
Aucune de ces activités n’exige d’efforts, ni n’apprend quoi que ce soit, ni n’est porteuse d’une éventuelle revendication que celle de consommer davantage. C’est un monde où l’essentiel manque, mais où le vide remplit tout le reste.