London Calling

Publié le 27 novembre 2012 par Edelit @TransacEDHEC

«- Hi guy, we are looking for a guy like you, a financial killer which lead our company to a success. You will be paid 75,000£ a year, with 55,000£ of bonus, you will lead a team of 3 sales in the derivatives market, Are you in ?

-Yeah it seems very good, where is it ?

-The job is based in Paris

-heu … bip bip bip »

Les chasseurs de tête vont chercher leurs ressources à la City de Londres, mais les financiers expatriés chez nos voisins les rosb… les Anglais sont vacillants à revenir en France et pour cause : la pression fiscale. Transaction Edhec revient sur l’exode de nos financiers.

La fonction de banquier, de financier est de plus en plus mal vue en France. La première raison reste évidement les scandales en cascade de Jérome Kerviel, Madoff, Kweku Adoboli. Si le cancer de cette charmante profession est en purge, il n’en est rien quant aux mesures fiscales qui tendent à noyer le « job ».  Les financiers expriment de plus en plus de méfiance à l’égard du futur de la place parisienne.

Voyons dans un exemple concret les implications du projet de loi de Finance 2013.

Je gagne 300 000€ par an dont 150 000€  de bonus (de quoi sortir à peine la tête de l’eau). Le gain net va désormais passer de  78884€ à 73241€. Maintenant je suis un cadre dirigeant, je suis rémunéré en actions gratuites. Sur un gain de 150 000€  d’actions gratuites, je ne toucherai à la cession que  44 250€ alors que je touchais avant 66 750€.  Merci la contribution salariale à 17.5%  au lieu de 10%!

Selon un sondage du site d’emploi spécialisé eFinancialCareers mené entre fin septembre et début octobre, la moitié des 268 financiers interrogés pensent que leur poste est menacé par l’action du gouvernement et 66 % jugent que face à cette incertitude, un départ à l’étranger pourrait être une solution. Certains ont déjà franchi le pas. « Les fonds de ‘private equity’ sont flexibles, ils peuvent très facilement bouger », souligne Gaël de Roquefeuil, fondateur en 2010 d’un cabinet de recrutement dédié aux services financiers, Roc Partners.
www.agefi.fr

Le projet de loi de finance 2013 est le reflet de la peur des marchés financiers de nos hommes politiques, en effet dans le projet de loi sur la finance  (http://www.senat.fr/rap/l12-148-1/l12-148-112.html, nos puissant Hommes dirigeants s’acharnent sur la bourse.

« L’impossibilité d’y parvenir livrerait notre pays pieds et poings liés aux marchés financiers ».M. Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finance.

« À échapper aux griffes des marchés financiers » Mme Marie-France Beaufils.

« Ni tomber entre les mains des marchés financiers. » M. Pierre Moscovici

Alors nos financiers fuient chez les anglais, à Bruxelles, au Luxembourg. Si eux même ne souhaitent pas partir, les banques françaises ne se gênent pas pour délocaliser-regrouper certains services sur de meilleures places boursières comme la Générale qui déplaceraient les desks des fusions-acquisitions, les télécoms, les médias et les technologies vers Londres.  « Selon plusieurs conseillers financiers et juridiques, l’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, fondateur et président du groupe de luxe LVMH, étudierait la délocalisation du comité exécutif du groupe dans une ville étrangère, Londres arrivant en tête de liste dans ces réflexions. »

Bref tous à Londres !

Charles Cabouret