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No future ? Au contraire….

Publié le 27 novembre 2012 par Chapitre5.com

« Le désespoir absolu est une absolue sottise ». Proverbe  peu connu, bien que très ancien. Et très actuel.

C’est pourtant ce qu’on trouve dans la presse, relayant les analyses économiques des institutions internationales. FMI, OCDE, UE annoncent ensemble : pas de sortie de crise avant 2014; récession et  croissance du chômage en 2013. Rien de nouveau pour ce blog: nous le répétons  depuis 2 ans. Nous nous fondons sur la permanence des grands cycles économiques: après une croissance mondiale dite séculaire de 1980 à 2006, une récession qui dure le tiers. Cette récession aura donc une fin. Pas de raison de se désespérer, au contraire. Il faut déjà anticiper la sortie. 

Mais l’investissement boursier a de commun avec la stratégie militaire et diplomatique, qu’il doit envisager le long terme. Les traders qui spéculent sur les variations quotidiennes des indices ne font pas de l’investissement. C’est notre vision dans ce blog.

Pour nous, la destruction créatrice qui devrait être bien connue depuis 1924 explique les drames du chômage. Mais elle prépare aussi les profits de demain, à la condition de discerner les secteurs d’avenir. Bien sur, nous sommes mieux placés aujourd’hui qu’au début de la crise pour les distinguer. Ce n’est surement pas une commission gouvernementale ou parlementaire (comme le suggère M. Gallois) qui peut faire ce travail de prédiction: par définition, elles sont tournées vers la défense des intérêts en place. On se souvient des grands plans et Gosplans à la française, avec leurs Concorde, 22 à Asnières, Minitel et autres Plans calcul… L’ANVAR, dirigée par les grands corps de l’Etat ne s’est pas illustrée par sa clairvoyance: elle refusa de financer un nouveau modèle de four pour boulangers (aujourd’hui répandu partout sous une marque allemande) au motif que la boulangerie n’était pas une industrie nouvelle !  Par définition, la nouveauté est imprévisible et seul le dirigisme ose encore prédire l’avenir. Le problème politique est de ne pas le bloquer.

Le marché nous montre déjà quelles sont les entreprises qui vont ressortir de la crise en position de force. Elles capitalisent entre 10 et 15 fois les bénéfices; elles souffrent peu de la récession parce qu’elles fabriquent des biens et services devenus indispensables dans le monde moderne. Même quand la morale petit-bourgeoise les qualifie de gadgets ( Apple entre autres). Reste à savoir si leur environnement politique ne va pas les handicaper. Pour la France, il y a clairement un problème: la culture du Pouvoir en place semble hostile au changement et veut faire financer par les entreprises prospères le sauvetage des secteurs en péril. C’est le sens de la fiscalité mise en place, malgré les réactions des « pigeons ».  La stratégie des entreprises d’avenir sera donc de se concentrer sur le reste du monde, en minimisant le retour des bénéfices en France. Comme la BNP l’avait fait en 1981 avec M. Moussa. Pour revenir plus tard quand l’autorité politique aura viré sa cutie. C’est encore loin d’être le cas. Voyez notre blog du 15/11: « Bad Godersberg? Non ».

Heureusement, les règles de l’ Union Européenne nous permettent de placer nos capitaux sur des investissements à l’abri des foucades des contraintes des bureaux et des parlementaires au pouvoir en France. Mieux encore qu’en 1981.

Moodys justifie sa décision de déclasser notre rating par ces considérations: le système politique français lui parait, actuellement incompatible avec le progrès. Moodys rejoint exactement l’analyse du rapport Gallois qui lui même reprenait les analyses antérieures de nombreux think tanks de droite et de gauche. Usque tandem ?

Malheureusement cette déconnexion de la politique et de la réalité n’est pas nouvelle en France. Un exemple fameux est celui de 1936. Heureusement pour notre pays, il n’y a plus de casques à pointe sur notre frontière de l’Est, ni de moscoutaires. La France sera donc entraînée tôt ou tard dans le reprise mondiale qui commencera à partir de … 2014. Après les autres. Entre temps, la tactique sera d’être européen.


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