Nous avons pu nous entretenir avec Bruno, fondateur du studio Noon et développeur du jeu Inceptio.
Après avoir testé Inceptio, le premier et unique jeu à ce jour du studio Noon, voici en exclusivité l’interview de Bruno M. développeur de ce jeu en question.
1) Bonjour Bruno, pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
Je suis développeur professionnel depuis 15 ans, spécialisé dans les technos web et mobile. Actuellement, j’occupe un poste de directeur technique chez un éditeur de logiciels spécialisé dans les interfaces tactiles et les interactions innovantes. Donc le développement d’Inceptio n’est pas mon activité principale, ni celle qui fait vivre ma famille.
2) Qu’est-ce que le studio Noon? D’où vient ce nom et quels sont ses projets/objectifs?
En fait, le studio Noon est un peu ma cour de récréation : je développe sur mon temps libre, et le maître mot reste d’y prendre du plaisir. Comme je n’en vis pas (grâce à mon travail de directeur technique), mon seul moteur est de créer des jeux qui apportent quelque chose de nouveau. Il est hors de question pour moi de développer un énième démineur ou un jeu de Tangram : ils en existent de très bon sur le marché ! Du coup, cette liberté et cette absence de contrainte financière me laisse le temps d’expérimenter, d’essayer avant de publier. Pour être honnête, elle a aussi un inconvénient : j’ai bien plus d’idée de jeu ou d’application que de temps pour les réaliser !
3) Comment vous est venu l’idée de développer des jeux et pourquoi le choix de la plateforme Android?
D’aussi loin que je souvienne, j’ai toujours été joueur. Je joue à toute sorte de jeu : jeux de cartes, jeux de société, jeux vidéo,… Donc les premières idées d’applications qui me viennent sont généralement (et tout naturellement) des jeux. Le choix de la plateforme Android a été plus fortuit. J’étais développeur Java, et la proximité technologique m’a permis de sauter le pas très rapidement. Après une semaine de formation à Android, j’avais déjà acheté un smartphone et je programmais mon premier jeu !
4) Avez-vous des remarques sur le développement sous l’OS de Google? Est-ce que les différences de résolution et de puissance entre les terminaux Android vous ont-ils posé des problèmes?
Comme toute technologie, Android possède des nombreux atouts et de grandes faiblesses. Parmi les premiers, j’apprécie tout particulièrement le ticket d’entrée peu élevé : ici, pas besoin d’acheter un Mac dernier cri ou d’acheter une licence pour déployer sur son téléphone. Le développement Android est vraiment à la portée de tous. J’aime aussi le coté Open-Source de la plateforme et de l’écosystème. Après, la fragmentation des terminaux est assez épouvantable. Déjà, il est impossible de tester sur tous les terminaux existants (plus de 2000), mais certains terminaux souffrent de problèmes spécifiques : certains terminaux HTC plantent car les ingénieurs de ce constructeur n’ont pas bien fait leur boulot, et Inceptio a longtemps souffert d’un problème spécifique qui ne se produisait que sur les Sony Xperia S…
5) D’où vous est venu le concept d’Inceptio? Êtes-vous fan des jeux de réflexion?
Inceptio est une évolution d’Alchemy, best-seller de la plateforme Android (lui-même le portage d’un vieux jeu DOS), maintes fois copié et jamais égalé J’y ai beaucoup joué, et j’étais frustré de ne pas pouvoir y ajouter mes propres suggestions. Ainsi est né Inceptio. Au fur et à mesure des développements, j’ai ajouté la notion de puzzles, puis le coté communautaire Concernant les jeux de réflexion (et les jeux en général), mes smartphones en sont pleins. En ce moment, je passe beaucoup de temps sur “The Curse”, “Les chevaliers de Baphomet” ou encore “Arcane Empires”.
6) Les mises à jour arrivent assez rapidement, le développement est-il pour vous un emploi à plein temps?
Oui et non : oui, car c’est aussi mon emploi. Non, car la majorité de mes développements ne concerne pas les projets Noon. Mais comme je suis adepte du “release early, release often” (“publier rapidement, publier souvent”), dès qu’une fonctionnalité est développée, je la mets à disposition des utilisateurs.
7) Comment gérez-vous les retours des utilisateurs? Le Play Store permet-il d’avoir des feedbacks pertinents?
Le Play Store permet d’avoir des retours, certains plus utiles que d’autres (qu’ils soient positifs ou négatifs). Mais cela reste unidirectionnel : les utilisateurs déposent leur avis, et il est impossible de leur répondre : c’est particulièrement frustrant quand un utilisateur souhaite une fonctionnalité qui est déjà présente dans l’application ! Du coup, j’ai aussi mis en place un site web (inceptio-game.com) et une page Facebook dédiée au jeu pour échanger avec les joueurs. Je prends toujours le temps de leur répondre, car leur avis est important.
8) Y a-t-il un lien entre l’intitulé du jeu et le film Inception?
C’est plus un clin d’œil qu’un lien direct. Je suis un grand fan du film (comme de tous ceux de Christopher Nolan), et la phrase “Au début était l’idée” qui explique l’inception colle assez bien au jeu que j’ai développé…
9) Vous parlez d’un jeu pour les mois à venir, avez-vous une information exclusive pour nous?
Je travaille à finaliser un deuxième jeu de réflexion, qui tournera autour du thème du cinéma (une autre de mes passions). Le mécanisme de jeu sera à la fois plus simple qu’Inceptio, mais sans doute plus innovant. Et comme d’habitude, le coté communautaire sera présent.
10) Que pensez-vous des achats in-apps? Est-ce un modèle envisageable pour vous?
J’avoue m’être posé la question : la demande récurrente sur le Play Store est d’avoir plus de puzzles (il y en avait 3 au lancement il y a un an, contre 10 maintenant), mais c’est de loin ce qui me prend le plus de temps. Entre la validation des puzzles, le test interne et le choix des icônes pour tous les éléments, cela peut facilement prendre un mois ! Actuellement, je pense plus à une version Premium, avec des fonctionnalités avancées, un ou deux puzzles exclusifs et sans pub : c’est techniquement plus simple que l’achat in-app, qui demande une infrastructure plus importante.
11) Est-ce que la publicité sur votre jeu vous permet-elle de générer des revenus acceptables?
Pour être franc, Inceptio me rapporte de quoi payer un bon restaurant à ma compagne tous les mois, pas encore de quoi vivre (ce qui, une fois encore, n’est pas le but). Je ne suis pas sûr qu’un jeu entièrement basé sur la publicité soit le bon modèle économique pour qui veut en vivre : c’est au final assez aléatoire, et l’achat in-app est sans doute une option intéressante pour générer plus de revenus.
Un petit mot pour la fin?
Je voudrais avant tout remercier tous les joueurs d’Inceptio : c’est toujours gratifiant de savoir que des gens s’amusent avec vos jeux, passent du temps dessus, créer des puzzles et les partagent. C’est mon véritable plaisir, et mon moteur pour continuer à avancer. Et merci à Android et Vous pour la revue d’Inceptio et cette interview, c’est grâce à des sites comme vous qu’Inceptio est de plus en plus connu et joué !
Voici pour l’interview mais avant de quitter cette page, n’oubliez pas de jeter un coup d’œil aux anecdotes dont Bruno nous a fait part ci-dessous.
Inceptio possède actuellement 10 puzzles publiés, mais en fait, plus d’une cinquantaine ont été soumis en un an. Parmi ceux-ci, certains ont été publiés, d’autres ont des thèmes improbables (un puzzle de 140 éléments sur la NFL, le championnat de foot US, ou un autre sur la série TV Glee).
J’ai une tendresse particulière pour un très court puzzle qui est en fait une déclaration d’amour d’une joueuse à son homme (et sans doute soumis par erreur ) ou un puzzle sur les maths, hélas inachevé mais dont les premières combinaisons étaient assez prometteuses…
Concernant le développement proprement dit, il s’agit de mon premier jeu… et pour l’instant le seul publié (j’en ai un second qui devrait suivre d’ici deux ou trois mois), et encore 2 ou 3 autres dans mes cartons, à des stades plus ou moins avancés.
Je remercie Bruno pour sa participation et pour le temps qu’il nous accordé.
Si vous voulez suivre le jeu de plus près, vous pouvez rejoindre les différentes pages d’Inceptio sur les réseaux sociaux: Facebook et Twitter ou via le site officiel. Et si vous voulez télécharger gratuitement le jeu, c’est toujours la même adresse: