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VIH: Vivre avec c’est encore avoir peur d’en parler – SIS

Publié le 28 novembre 2012 par Santelog @santelog

VIH: Vivre avec c’est encore avoir peur d’en parler – SISIsolement et précarisation des personnes vivant avec le VIH, donc déficiences dans la prise en charge tant physique que psychique. Après 30 années de lutte contre le VIH/sida, la stigmatisation et les discriminations liées à la séropositivité demeurent des questions centrales, selon cette enquête sur les discriminations à l'encontre des personnes vivant avec le VIH coordonnée par Sida Info Service (SIS), cofinancée par la région Île-de-France. Accès moindres à la prévention, aux traitements et aux soins persistent donc, par crainte d'être discriminé tout autant que par les discriminations elles-mêmes.


C'est la 5è édition des enquêtes menées depuis 2002 par Sida Info Service, sur les discriminations à l'encontre des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Cette 5e édition, menée de juillet à octobre 2012, menée auprès de 301 participants, à 74% des hommes, diagnostiqués depuis 10 ans en moyenne, s'est intéressée plus particulièrement à la question de la « dicibilité » de la séropositivité à la famille et aux proches : le dire ou pas, à qui, pourquoi.


Pensez-vous avoir déjà été discriminé/e du fait de votre séropositivité ? Près de la moitié des participants répondent encore par l'affirmative, mais c'est 10 points de moins qu'en 2005. Ce résultat est-il réellement qu'une bonne nouvelle ?, s'interroge l'Assocation, qui constate que


plus de 7 participants sur 10 (72,4 %) se souviennent d'au moins 1 situation précise de discrimination. Et pour plus de 7 personnes sur 10 le dernier évènement discriminatoire s'est produit, récemment, soit depuis 2010. En moyenne, les personnes discriminées l'ont été dans plus de 2 domaines différents : Depuis 2005, le domaine de la santé est toujours le plus signalé (46,6 %).


VIH: Vivre avec c’est encore avoir peur d’en parler – SIS
Les attitudes d'auto-exclusions existent aussi : Par crainte d'être discriminées, 7 personnes sur 10 vont renoncer à un travail, un loisir, un soin, une demande d'emprunt, ou à une relation familiale, amicale ou sexuelle. La conscience aigüe du risque de discrimination ou de rejet lorsque la séropositivité est également révélée. La stigmatisation qui pèse sur les PVVIH est parfois tellement bien intériorisée que certains participants disent « comprendre ce type de réaction ». Par ailleurs, l'acceptation de son statut, comme dans beaucoup de maladies, reste un travail sur soi long et difficile à faire.


La santé est le seul domaine dans lequel les discriminations progressent car tous les autres domaines enregistrent un recul par rapport à 2009, le plus important étant observé dans le milieu professionnel (–14,7 points). L'ensemble du milieu médical et paramédical est mis en cause et les dentistes demeurent les professionnels de la santé qui refusent le plus souvent d'effectuer les soins nécessaires. Les indiscrétions et la non-confidentialité autour de la séropositivité sont mal vécues, le secret médical est parfois tout simplement violé. Des discriminations particulièrement traumatisantes et ressenties violemment, notamment parce qu'il y a une vulnérabilité spécifique au moment de la consultation ou du soin et parce que ces patients attendent peut-être encore plus des personnels soignants.


La « finance » aussi : Une personne vivant avec le VIH va ainsi rapporter une discrimination en lien avec les assurances et les banques, et cela malgré le dispositif AERAS qui permet d'emprunter, même malade.


Comment parler de sa séropositivité ? Car seule une minorité de personnes n'a jamais ressenti le besoin ou l'envie d'en parler (7,6 %) et pourtant, moins de 2 participants sur 10 indiquent parler de leur séropositivité lorsqu'ils en ont besoin ou envie et les 3 quarts ont déjà renoncé à le faire.


4 participants sur 10 ont déjà regretté d'en avoir parlé. Si parler de sa séropositivité au conjoint peut sembler pour beaucoup une évidence, le faire reste une épreuve. Ainsi, 27,7 % des participants indiquent avoir déjà été discriminés par leur partenaire et parfois jusqu'à la rupture.


La crainte d'être discriminé contribue donc toujours et autant à l'isolement et à la précarisation des personnes vivant avec le VIH et nuit considérablement aux efforts de prévention et à l'accès aux soins de santé.


 


Source : 5e enquête SIS sur les discriminations à l'encontre des personnes vivant avec le VIH – 2012 Rapport complet (Vignette Fil Santé Jeunes)


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Lire aussi : SIDA, 18è Conférence : Homosexualité, toxicomanie, séropositivité, les 3 stigmatisations à faire tomber -


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