Imaginons un instant que le président du tribunal se soit posée cette question : après tout, le juge Lévy — il est peut-être juif ou parent de juifs — va-t-il tenir compte de la supposée appartenance au judaïsme d'un parent de prévenue pour prendre sa décision ! S'il s'était posé cette question, c'en était fini de l'impartialité des juges, de leur intégrité, de leur liberté d'appréciation. Car alors, n'importe quel juge aurait pu être recherché pour sa religion, sa couleur, ses préférences sexuelles, son appartenance au club de philatélie ou à la franc-maçonnerie ? Justement, sous Pétain, les juges ne pouvaient être ni juifs, ni franc-maçons, ni communistes, ni, ni…Et on a vu comment fonctionnait cette justice et ses sections spéciales.
Nous devons tous être effarés par la demande de ce juge qui a pensé, qu'en 2012, une récusation d'un magistrat pouvait être rendue possible sur la base présupposée d'une croyance religieuse. La LICRA, le MRAP, l'ordre des avocats aussi, ont crié au scandale. Me Dubruel est même l'objet d'une menace de sanction de la part de l'ordre des avocats lyonnais. Une question se pose, enfin, à la suite de cette demande. Un avocat a-t-il le droit d'utiliser tous les moyens pour arriver à ses fins ? En l'occurrence, Me Dubruel a réussi à faire parler de lui. Peut-être était-ce le but recherché.