Magazine Politique

Pictet : chef économiste économe

Publié le 02 avril 2008 par Kalvin Whiteoak

ruevidegousset.jpgTrès économe de ses arguments le chef économiste, frisant même l'avarice. Faut dire que Pictet aussi doit de temps à autre fournir des informations à la Commission fédérale des Banques, ceci expliquant cela sans doute. Ce sont des ânes mais ménageons-les, ils peuvent encore servir.

On a eu droit ce matin sur RSR 1 un peu avant 8 heures à un exercice d'équilibrisme présenté par l'économiste en chef de Pictet qui a vraiment donné dans le slalom géant très spécial.

UBS en faillite, mais non pas possible, quoique techniquement, mais de toutes façons il faudrait trouver une solution car ça reviendrait à dire que le trafic des paiements serait bloqué en Suisse. Vous rendez-vous compte, avec le nombre de comptes courants de particuliers et d'entreprises qui sont "logés" à l'UBS. Pas possible, quoique ….etc.

Caisses de pensions en berne ? mais non voyons, ne confondons pas …. sauf que les caisses de pension au rendement déjà misérable et couchepinisé pour les cotisants particuliers sont notamment des actionnaires importants de l'UBS et ont donc déjà perdu plus de 50 % de la valeur de leurs actions UBS en un an.

La Commission fédérale des banques, oui, non, elle a un peu mal communiqué, mais en fait n'a pas si mal fait son travail, elle regardait le même écran que l'UBS et personne ne pouvait prévoir ce qui allait arriver.

Ils sont grassement payés pour quoi alors, les spécialistes du risque, et pourquoi la Commerzbank, la Deutsche Bank et même certaines banques françaises comme la BNP s'en tirent bien. Elles regardaient quel écran ces banques ?

Et le plus mignon pour la fin : les write-off  (provisions ou amortissements) actuels pratiqués par l'UBS dans ses comptes ne l'oublions pas ne sont "pas des pertes encore réalisées", subtil distinguo, mais "simplement des corrections de valeur pour tenir compte d'éventuelles pertes à venir".

Sauf d'abord qu'on les comptabilise (et que monsieur le chef économiste, sauf le respect qui vous est sans doute dû, ce sont donc des pertes techniquement, qu'on le veuille ou non) et que si l'on regarde l'horizon à court terme, non seulement il y a 1000 % de risques que ces pertes surviennent et soient nettement plus hautes que les provisions ou amortissement passés. Un exemple de langue de bois délicieusement apprêtée à la sauce Pictèse.

Ah au fait, pertes de Pictet et autres banques privées à cause des subprimes et autres instruments de débauches financières, un commentaire ? motus et no comment.

Edit de 16 heures: on résiste difficilement à l'envie de vous faire partager un fou rire salutaire en lisant les prévisions 2007 du même chef économiste, qui disait notamment ceci vers le 15 décembre 2006 :  

"Contrairement à ce que l'on peut entendre parfois, les ménages américains sont riches, note le chef économiste de Pictet. Leur fortune nette avoisine les 55.000 milliards de dollars, soit un multiple de cinq du PIB national'. Par ailleurs, selon une enquête de détails récemment menée par la FED auprès de 3.000 ménages de toutes tranches de revenus, le "potentiel' de leurs fortunes nettes - c'est-à-dire les gains non réalisés - oscille entre 35 et 43% pour des revenus annuels compris entre 20.000 et 75.000 dollars. "Or, l'essentiel de cette fortune non réalisée tient dans l'immobilier. Il faudrait donc qu'il y ait une chute du prix de l'immobilier de 25% à 30% pour qu'il y ait une situation de récession. Or, historiquement, les périodes de chute des prix immobiliers sont très rares et cela se limite à quelques pour-cent". 

Et plus loin de conclure …:

"2007 sera donc une année plutôt grise, où les États-Unis rattraperont le reste du peloton au cours du second semestre", conclut M. Béguelin, qui envisage, par ailleurs, une année globalement positive sur les marchés boursiers, avec des niveaux de cours revenus à ce qui était observé en 2000, "mais avec des bénéfices des entreprises deux fois plus importants", corrige-t-il, misant sur un potentiel de croissance des marchés de l'ordre de 10%.

Comme quoi, ce qu'on savait, l'économie est bien loin d'être une science exacte, voire même une science tout court. 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kalvin Whiteoak 365 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines