M. Montebourg devrait se débarrasser de tous ses collaborateurs et lire ce livre plusieurs fois par jour. Ça devrait être son unique plan de travail. Car il contient tous les arguments et toutes les preuves des bénéfices de la mondialisation.
Par Bogdan Calinescu.
Publié en collaboration avec l'aleps.
Les raisons qui expliquent cette augmentation du coût du travail sont nombreuses : la main d’œuvre est devenue plus rare en raison de la migration des ouvriers chinois vers les régions où les salaires augmentent le plus vite ; pour chercher de la main d’œuvre à l’intérieur de la Chine, il faut utiliser des infrastructures qui ne sont pas encore au point ; le contrôle de la qualité des produits fabriqués doit être fait en permanence. Souvent, des défauts sont découverts une fois les produits sur les bateaux. Les sous-traitants locaux ne sont pas tous fiables et les prix élevés du pétrole (de 25 dollars en 2000 à 132 dollars le baril en 2012) augmentent les coûts du transport.
Un bon exemple de relocalisation industrielle est l’Amérique. Alors qu’environ 40% de la main d’œuvre a été délocalisé, depuis 2008 on assiste à un retour des industries avec un gain net de 300 000 emplois industriels en 2010. Grâce à une plus grande flexibilité sur le marché du travail, à des syndicats muselés, de nombreuses industries ont préféré réinvestir aux États-Unis.
Ce qui compte beaucoup pour une entreprise c’est l’innovation. Dans des pays en voie de développement, il est plus difficile d’investir dans l’innovation. On a besoin de salariés qualifiés avec de l’expérience et du matériel adéquat. Il vaut donc mieux créer les centres de recherche dans le pays d’origine. Et ces centres doivent être souvent assez proches de la production. Les relocalisations sont aussi stimulées par les incitations fiscales. Aux États-Unis par exemple, la société Electrolux a bénéficié de 188 millions de dollars d’incitations fiscales pour s’installer dans le Tennessee. Bien entendu, les meilleures incitations sont la baisse de la fiscalité et des réglementations. Malheureusement, les gouvernements ont tendance à vouloir « aider » ce qu’ils considèrent comme « industries innovantes ». Or, il n’y a pas une industrie plus innovante qu’une autre. Tout ce qui trouve un marché porteur est innovant, de la glace et des pizzas jusqu’aux ordinateurs. Ce n’est pas aux administrations et aux fonctionnaires de décider de ce qui est innovant.
Les conclusions de l’ouvrage montrent clairement que la façon la plus efficace de faire revivre une industrie est de la laisser vivre. Moins l’État s’en occupe, plus les chances de réindustrialisation sont fortes. L’industrie a besoin de respirer sans des syndicats dogmatiques et sans un coût du travail prohibitif. Laissons à l’industrie plus de flexibilité et de liberté et l’innovation fera le reste.
– David Merlin-Jones, The Boomerang Economy, Civitas, 201 p., 2012.
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