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Paso Doble n°301 : Tu Copé mi filii

Publié le 02 décembre 2012 par Toreador

A las cinco de la manana…

Ce qui se passe à l’UMP fait ricaner ou hurler la plupart des gens, mais c’est en réalité une mue comme on en voit tous les dix ans qui se passe sous nos yeux : après l’élimination de Chaban, puis de Giscard, puis de Balladur, puis le putsh de Sarkozy, la Droite Française se cherche un nouveau chef. Ces guerres au sommet ont toujours été violentes, mais la particularité de celle-ci est qu’elle se déroule sous les yeux impavides des télévisions « en continu ». 

La pièce de théâtre se réduit à quatre premiers rôles et une dizaine de seconds rôles. Les premiers rôles sont Nicolas Sarkozy, l’ancien chef à la retraite qui aimerait garder une possibilité de revenir à bord « au cas où » ; Alain Juppé, « autorité morale incontestable » qui pensait pouvoir profiter de la cacophonie pour reprendre les rênes de la Droite ; Jean-François Copé, qui veut incarner la rupture avec le Sarkozysme mais prétend l’inverse ; François Fillon qui prétend incarner la rupture avec le Sarkozysme, mais qui sur le fond est le Georges Pompidou de Sarkozy. Ces quatre-là ont des amours aléatoires, l’un d’eux est déjà hors jeu.

Sarkozy essaye de contenir Copé, car il vient de comprendre que ce dernier, malgré ses discours, n’a aucune envie de jouer les figurants en 2017. Le Copéisme est le virus mortel du Sarkozysme. Fillon sait qu’il a perdu, mais cherche à préserver son joker pour 2017. Et Copé sait que s’il perd cette manche, il sera mort.

Derrière les seconds couteaux se poussent du col en se disant que finalement, si Sarkozy restait le maître caché de la Droite, cela laisserait amplement de la place pour des quarantenaires rugissants. Ils s’appellent NKM, Valérie Pecresse, François Baroin, Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand et guettent le duel à mort des deux lions en se frottant les mains : au lieu d’attendre dix ans, il va peut-être falloir simplement attendre 10 jours. 

La tragédie grecque qui se joue sous nos yeux ne peut se terminer que de deux manières : la victoire de Copé, et son règne durera 10 ans ; ou bien l’élévation d’un second couteau au rang de chef « sous contrôle » d’un Sarkozy replié dans l’ombre. Copé est le fils de Chirac, et d’ailleurs il lui ressemble, dans ses années 1986-88.

Vae Victis.

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