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L'Europe finira sa carrière en Iran...

Publié le 03 avril 2008 par Edgar @edgarpoe
Hier j'évoquais la chute annoncée du dollar, précipitée par une probable intervention américaine en Iran. Il importe de ne pas se réjouir trop vite des difficultés probables des Etats-Unis. En effet, leur évolution a un impact sur l'économie mondiale, avec un effet de récession sur les économies liées (Chine, Europe). Comme, face à la crise, les réponses européennes sont les plus imbéciles que l'on puisse concevoir (couper les budgets publics et bientôt accroître les taux d'intérêts), ça va entraîner des craquements. Du point de vue monétaire, si le dollar plonge les pressions sur la BCE pour qu'elle accommode sa politique monétaire se feront de plus en plus vives. Sans grand espoir d'efficacité puisque la plongée du dollar accroît la pression inflationniste, qui est de plus en plus forte : les produits importés comme le pétrole sont libellés en dollars, et les producteurs ajustent leurs prix pour garder des recettes constantes. Et les gros cons qui ne cessent de réclamer une politique européenne de l'énergie pour démanteler nos dernières sociétés publiques n'ont JAMAIS demandé que l'Europe paie son pétrole... en euros. Du point de vue budgétaire, les suppressions de postes en France dans l'éducation nationale ne sont que la première pilule qu'il nous faudra avaler. Le Japon s'est relancé et est sorti en partie de sa bulle immobilière par la dépense publique, avec un ratio dette/PIB de 160%. Avec un ratio identique - certes pas forcément idéal, mais possible - ce sont près de 1800 milliards d'euros qui nous permettraient d'amortir la crise. Mais nous ne nous accorderons aucune fraction de cette marge de manoeuvre, non pas parce que les lois de l'économie nous en empêchent, mais parce que la profonde stupidité (le terme a été employé par M. Romano Prodi, le chasseur de roumains, grand européen s'il en est) du pacte de stabilité nous contraint au contraire à réduire les dépenses au moment même où il faudrait en réalité faire l'inverse (exception pour l'Afghanistan, où nous trouverons les crédits pour faire les porte-serviettes des américains, avant d'intégrer définitivement l'OTAN). Le Monde a titré il y a peu "Coup de frein sur les projets sociaux de Nicolas Sarkozy" : quelle flagornerie ! Comme si une armée de projets sociaux avait été programmée, lors même que les projets en question n'ont jamais représenté plus d'une fraction des cadeaux fiscaux inutilement alloués en 2007. La réalité, c'est que les lois de l'économie nous laissent une marge d'endettement de 1800 milliards d'euros et que l'Europe nous contraint de rogner sur des budgets sociaux dès qu'ils atteignent 2 ou 3 milliards (coût prévu de la généralisation du RSA). Bref, pour revenir au titre de ce billet, si les USA s'engagent en Iran, les conséquences seront lourdes y compris pour l'Europe, et par conséquent pour la France. L'Europe, loin de nous rendre plus forts, nous rend chaque jour plus dépendants des aventures américaines.

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