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Curiosity : pas (encore) de découvertes de composés organiques

Publié le 05 décembre 2012 par Pyxmalion @pyxmalion
Curiosity sur le site de

Curiosity sur le site de « Rocknest »

L’étude d’échantillons du sol martien réalisée par le puissant rover Curiosity depuis plusieurs semaines sur le lieu dit Rocknest à l’intérieur du grand cratère Gale (150 km de diamètre) où il s’est posé le 6 août dernier, révèle l’existence d’une chimie complexe. Les scientifiques précisent qu’il est encore trop tôt pour parler de molécules organiques liées à d’éventuelles formes de vie passées.

Comme on peut le voir sur l’image ci-dessus, Curiosity a effectué plusieurs prélèvements du sol autour de lui afin d’analyser les cocktails de sables d’origine locale mélangé à des grains déposés par les alizés. Leur étude avec l’instrument MAHLI (Mars Hand Lens Imager) montre une composition chimique commune aux autres sites martiens visités par les rovers Spirit et Opportunity ou encore Viking Lander et Phoenix Polar Lander (près du pôle nord de Mars). Avec CheMin (Chemistry Mineralogy), les chercheurs ont déterminé qu’une moitié du sable est d’origine volcanique et l’autre, non-christalline.

Variety of gazes, Rocknest site

L’eau vue par l’instrument SAM (Sample Analysis at Mars) ne signifie pas que le site était humide. Les molécules d’eau liées au sable ne sont pas rares et la quantité relevée est supérieure à celle escomptée. Les échantillons chauffés (500° C) par SAM montrent que le gaz le plus abondant est la vapeur d’eau. Mais les quantités restent insuffisantes pour permettre de la vie. Viennent ensuite le dioxyde de carbone, l’oxygène et le dioxyde de soufre.
L’instrument a également identifié de la chlorine composé de perchlorate et des composés chlorés de méthane, une véritable molécule organique à base de carbone. Toutefois, les scientifiques se veulent très prudent car il y a quelques semaines ils furent induits en erreur par la présence de méthane dans SAM et son spectromètre. D’abord très enthousiastes, ils réalisèrent son origine terrestre, probablement encapsulé involontairement en Floride, le jour de son lancement. D’autre part, les composés organiques peuvent aussi avoir une origine extra-martienne, apportés par les météorites et autres astéroïdes comme ce fut le cas pour la Terre (une des pistes pour expliquer le développement de la vie sur notre planète). Il faudra un peu de temps aux scientifiques mais ils devraient être en mesure de déterminer si elles ont une origine biologique ou non selon John Grotzinger, chercheur principal de la mission.

Nous n’avons pas de détection définitive de matières organiques martienne à ce stade, mais nous allons continuer à chercher dans les divers milieux du cratère Gale” confiait  Paul Mahaffy, chercheur principal pour l’instrument SAM (Goddard Space Flight Center).

Les capacités de Curiosity, premier rover a disposé d’autant d’outils pour enquêter sur la composition du sol et des roches, sont très prometteuses et suscitent l’enthousiasme général. Ses recherches d’un minimum de 2 ans ne font que commencer. Conçu pour déterminer si le site fut un jour habitable,  il poursuit sa mission en direction de la montagne au centre du cratère, le Mont Sharp — ou Mont Aeolis — qui culmine à plus de 5 000 mètres au-dessus du sol où il s’est posé.

Curiosity gale crater road

Itinéraire de Curiosity depuis son arrivée

Crédit photo : NASA/JPL-Caltech/MSSS.


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