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Sons Of Anarchy 5 (2012) de Kurt Sutter

Publié le 06 décembre 2012 par Flow

Sons Of Anarchy. (crée par Kurt Sutter)

Saison 5.

Implacable.

 

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Sons Of Anarchy est certainement la série avec laquelle j'éprouve le rapport le plus conflictuel. J'adore regarder les épisodes mais ils ne me conviennent pratiquement jamais. La faute à un créateur arrogant, convaincu de la qualité de son show et qui se ballade avec une petite paire de couilles (je ne lui dirais jamais ça en face). Il lui a fallu les deux premières saisons (en gros) pour installer clairement la situation. Ce fut long mais quelques passages furent intéressants. La saison 3 s'est perdue dans des intrigues de merde pour se terminer sur des twists grotesques digne des pires épisodes de Prison Break. J'ai failli arrêter les frais ici. Mais j'ai été happé par la fournée suivante, de haute volée. Sutter a su recentrer la série sur ses personnages et les problèmes internes au club. Ce fut le retour de l'intrigue shakespearienne oubliée. Saison magique, season finale de merde qui déconstruit tout ce qui l'a précédé et se fout ouvertement de notre gueule avec un pathétique deus ex machina pour sauver Clay. Je crois n'avoir jamais été autant énervé devant une série.

J'entamais cette saison en jurant que s'il nous refaisait le coup, j'arrêtais les frais. Deux choses m'ont traversé l'esprit à la fin du treizième et dernier épisode: whaou et Kurt Sutter a enfin réussi un season finale.

Avant de revenir sur ce dernier, il faut un peu parler de la saison. Le seul mérite du final de la saison 4 était de briser le statu quo général de la série que chaque saison précédente s'évertuait artificiellement de restaurer. Jax était calife à la place du calife. Comment allait-il gérer la situation?

C'était l'enjeu principal de la saison et je dois avouer que Sutter a très bien géré cette partie de l'histoire. Alors que le personnage, malgré ses actions pas toujours catholiques ne pouvait être sali (un autre reproche qu'on pouvait faire à la série), il sort de cette saison dans des nuances de gris très intéressantes pour la suite. Alors qu'il voulait s'en sortir, il est devenu ce qu'il détestait le plus. L'acte final de cette transformation étant ce qu'il inflige à son ex-femme. Une scène cruelle qui crée un malaise qui a, par ailleurs, pesé sur toute la saison. De la mort de Opie à cet acte injustifiable. Jax semble perdu. Espérons qu'il n'obtienne pas de réhabilitation trop facile.

A la façon de son personnage principal, la série a mis tous ses protagonistes au pied du mur. Après la mort de Opie (qui était en fin de compte le seul qui méritait de s'en sortir) et son enterrement, il s'est installé un rythme lent, une violence réfrénée mais bien présente, latente, qui ne demandait qu'à exploser. Même si on espère qu'elle ait lieu, Sutter a su rester sobre jusqu'au bout et c'est tant mieux. Le malaise n'en est que plus grand. Une réussite totale.

Je pourrais parler de chaque personnage mais ce serait trop laborieux. Que se soit Tara, Gemma (la salope), Juice, Tig ou Clay, la chute est amère car Sutter ne les protège plus. Il nous donne à voir leurs failles et la pourriture qui les ronge. Clay, que je voulais mort l'an passé, a trouvé dans sa nouvelle position un second souffle et j'admets m'être trompé. Pire, je me suis attaché à sa détresse et ce même si c'est un connard. J'avais mal pour lui devant tant de trahisons. Mais il mérite sa situation. Je sens qu'on va rire lorsqu'on va le voir s'extirper de la position difficile dans laquelle il se trouve.

Kurt Sutter a réussi son final et donc une saison complète pour la première fois. Chapeau. Pas de retournements de situation grotesques dans le dernier épisode. Juste la conclusion naturelle de ce qui le précède. Et ça fait du bien de sentir qu'on nous prend pas pour des cons. Chaque personnage est à sa place. Les intrigues se concluent sobrement sans spectaculaire inutile. Et ça c'est bon. La qualité de la série ne fait que croître.

Il reste quelques défauts (des redites dans le premier tiers de saison, encore du choquer pour choquer -Otto et sa langue) mais le plaisir qu'on ressent face aux épisodes les excuse tous.

 

 

Sons Of Anarchy a atteint, avec cette saison 5, la maturité. On peut maintenant dire que c'est une bonne série sans en avoir honte. Pour preuve, on ne sait pas où on se dirige et ça c'est qu'on a affaire à une grande. L'attente va être longue...

 

 

 

Note:

Pastèque de premier choix


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