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Se relever d’un échec, pas facile, mais nécessaire

Publié le 07 décembre 2012 par Elosya @elosyaviavia

Chute de Carrie SATC

J’ai déjeuné avec mon super meilleur poto.

On a ri, papoté, on s’est remplis la panse, parlé la bouche pleine, goûté nos plats respectifs, parlé sérieusement, on s’est fait des blagues. Bref, c’était comme d’hab.

Je ne sais plus comment, nous en sommes venus à parler boulot. Enfin plutôt la manière de se positionner dans le boulot. Et je lui ai dit cette phrase surprenante, qui m’a (je dois vous l’avouer) fait très mal au cul :

« Tu sais, je crois que sans mon expérience d’harcèlement moral, je n’aurais pas le même recul professionnel et je serais peut-être encore empêtrée dans une situation professionnelle terrible, je te le dis, mais ça me fait très mal au cul de le dire hein ».

Comme vous le savez (ou non), je suis actuellement dans une structure où je me sens bien. J’ai plaisir à aller travailler tous les matins. Et lorsque l’on a connu la boule au ventre tous les jours, du moment où l’on se lève, que l’on s’habille, que l’on marche dans les transports, jusqu’au moment où l’on franchit la porte du bureau; eh bien on ne boude pas son plaisir quand ça se passe bien.

Je n’y ai pas pensé sur le coup pendant la conversation, cela m’est venue après, mais j’ai besoin de trouver une finalité « positive » à ce que j’ai longtemps considéré comme une forme d’échec professionnel. J’ai eu plusieurs expériences pros avant cette histoire, j’avais toujours eu de très bons retours, il arrivait fréquemment que les gens me rappellent d’une année sur l’autre pour des jobs parce qu’ils avaient apprécié mon travail. Du coup, j’avais intériorisé l’idée que cela se passerait bien pour moi, si je continuais à fournir le même investissement et que je pourrais poursuivre une carrière pro sans réelles encombres si je faisais preuve de bonne volonté. Et puis patatra, cette expérience est arrivée, elle a déconstruit ce que je pensais et surtout celle que j’étais. Ça a été très douloureux, je ne m’attendais pas à ce qui s’est passé. Le plus dur, cela a été de me rendre compte que malgré toute ma bonne volonté du monde, je pouvais me retrouver dans des situations problématiques avec des personnes qui semblaient sur le qui-vive pour amorcer un conflit.

Et puis, j’ai aussi l’impression que de récupérer le positif de cette déconvenue, c’est un peu comme si je me disais que ça pouvait légitimer ce qu’il s’est passé.

Bref, j’ai encore un rapport compliqué avec cet échec, même si le temps fait son effet et je commence à entrevoir réellement l’impact de celui-ci. Depuis cette expérience, j’ai beaucoup appris sur moi, sur ma manière de réagir face aux attaques, sur mes réactions dans un cadre professionnel. Je note mon émotivité, ma susceptibilité, mon incompréhension aussi parfois. Mais il y a aussi mon estime qui a fait une belle ascension, mon côté « force de proposition » qui s’est pointé de manière impromptu et qui me permet de mener un projet qui va bien servir au théâtre, le fait d’être une bonne communicante. Et puis rebondir face à ça, m’a montré une nouvelle fois que je pouvais faire confiance à mes ressources. J’aimerais à terme, pouvoir appréhender la notion d’échec autrement. Ne plus en faire un synonyme de loose totale intersidérale qui empêche d’accéder à la réussite, mais plutôt comme un tremplin vers autre chose quand on arrive à le « digérer ».

Bon, j’ai encore du boulot pour percevoir les choses de cette façon à 200%, mais mon intuition me porte déjà vers ça donc je me fais encore un peu confiance et je verrais bien ce qui se passe

:-)
. Je me dis aussi souvent que l’échec peut nous amener quelque part où on ne s’y attend pas. Je veux un résultat, l’échec me met sur une nouvelle voie et le nez vers une idée de « succès » auquel je n’avais même pas pensé. C’est pas mal aussi.

Edit : je ne résiste pas à l’envie de vous mettre la vidéo dont est issue la photo en une. C’est l’un de mes passages préférés de Sex and The City. Carrie Bradshaw doit défiler sur le catwalk, elle est belle, lookée, bien coiffée, elle commence à marcher et là c’est le drame, mais bon Carrie reste une princesse jusqu’au bout hein, malgré le ridicule de la situation :


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