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sur mes étagères: la chasse spirituelle.... ( 4 )

Publié le 07 décembre 2012 par Micheltabanou

La chasse spirituelle

INFIRMITES

Je ne plaisanterai plus avec les fièvres et les cauchemars qui firent trembler mon corps et agacèrent mes nerfs. Je sais ce que je leur dois.

Il fallait rejeter les besoins, les craintes, les doutes. J'aurai splendidement volé la nature et ma race et mes obscurs parents. Je ne suis qu'espèce - rien de plus - liés à ces viscères domestiquées et à cette âme délaissée et funeste Je suis bien d'ici.

La vie est simple et fructueuse, hors la pensée et cette soif Saurais-je m'y prendre? Les savants, les laboureurs me cernent au champ de l'action vertigineuse et amère. Les feuilles poussent, les nourritures habituelles se renouvellent et l'eau et le feu. J'ai perdu les traces ordinaires. Je n'aurais pas dû.

Aucune bête ne pourra me soumettre désormais.

Je reviens soumis à l'accueil de la maison austère et confortable Je fis honte aux mendicités d'amour, à la faim altruiste, aux désirs de présence fraternelle J'ai entrevu les voluptueuses quiétudes, les yeux cernés de réseaux mauves, orphelin des équinoxes et des marées inévitables, des lunaisons et des lois naturelles. Des chansons niaises groupaient des rondes dans ma tête. Refrains d'école, prières mécaniques utiles à l'hygiène de nos corps adolescents.

Évadés des limites de l'absurde et des ignorances manifestes, dans l'apaisement des mystères étreints, besoins, devoirs, générosités dérisoires, combats stériles seront à jamais perdus pour moi. Que ferez-vous de cet héritage pratique, abandonnés et obstinés idiots,  saouls de querelles puériles et séculaires comme vos races?

Les fumées grasses crachent les relents des traversées sans retour, les immondices obstruent l'embouchure des fleuves béants; ventre gonflé, excréments, amer liquide, vestiges gluants des cités monstrueuses.

Les petites filles au regard étonné et bête me font rougir de honte. Anathème à ces penchants de fertilité diabolique. Nature reine des hordes tu nous as soumis. Des nuits entières j'ai couru après les visions béates - courses de lune - éclipses monotones, cercles fastidieux - piètre résultat.

Vous qui pratiquez les gestes relatifs et l'effort rémunéré, vous m'oublierez.

Gris cadavres, comment vous sauver pourtant?


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