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Trouvons 8 milliards et passons au sujet suivant

Publié le 03 avril 2008 par Nicolas J
Nous y voilà. Les élections municipales sont passées, on nous annonce un grand plan d’économie. Qui ne sera pas un plan de rigueur ? Ce qu’il y a de fantastique, avec ce gouvernement, c’est qu’on a l’impression que tout va être réglé dans la semaine. Demain, Nicolas Sarkozy va annoncer des trucs et hop ! le tour est joué, les finances sont sauvées.
Sauf que…
Sauf que ça arrive trois mois après le début de l’exercice fiscal, quelques mois après le vote du budget. Ce vote ne servirait-il à rien ?
Sauf que les mêmes personnes sont aux responsabilités depuis près de 6 ans et, malgré les annonces, les annonces, les annonces, pourrissent les comptes de l’état, la seule observation de l’évolution de l’endettement suffit à le montrer.
Sauf que les six à huit milliards annoncés représentent la moitié du paquet fiscal accordé cet été, paquet fiscal particulièrement injuste surtout car il n’a mené à rien.
Sauf qu’on ne nous a pas encore dit sur quoi allaient porter les économies.
Je suis un intervenu dans les commentaires d’un sympathique blogueur de droite, hier (il n’aime pas que je dise « de droite », tant pis). Dans le billet, il nous expliquait qu’il fallait réduire drastiquement le nombre de fonctionnaire et expliquait que le non remplacement d’un départ à la retrait sur deux équivalait à pisser dans un violon. Il a raison. Vous supprimez 60000 fonctionnaires par an pendant cinq ans, vous arrivez à 300000, soit 6% d’économies sur le seul poste « salaires ».
Je lui demandais alors s’il fallait licencier des fonctionnaires… A demi-mots, il m’a expliqué que oui. Je ne me suis pas attardé sur les modalités juridiques (on connaît à peu près la réponse : pédagogie, incitations, …) et je lui ai demandé quels fonctionnaires supprimer.
C’était hier en milieu de journée. Ce matin, j’attendais la réponse (les précédentes réponses n’avaient mis que quelques minutes à arriver). En fait, je suis assez déçu : la réponse est arrivée pendant la rédaction du présent billet.
La réponse ? Heu… La seule piste est de mettre en concurrence les transports et la sécurité sociale. Je croyais que les transports étaient déjà en concurrence et que la SNCF faisait déprimer Air France et j’ignore comment la sécurité sociale privatisée pourrait coûter moins cher en global tout en continuant à assurer une bonne qualité des soins…
Donc on ne sait pas sur quoi vont porter les économies. Faut-il supprimer les fonctionnaires du terrain : profs, flics, militaires, infirmières, … ? Non bien sûr ! Que reste-t-il alors ? Les fonctionnaires des administrations centrales ? Quelles économies peut-on faire ? Allez ! 3 milliards ? 10 dites-vous ? Et alors ? Le déficit de l’état est de l’ordre de 40 milliards… et le paquet fiscal de 15 milliards.
Tout cela est le fruit d’une mauvaise gestion, d’une logique purement comptable qui n’amène à rien. Jacques Chirac avait commencé son deuxième mandat par une baisse des impôts. Nicolas Sarkozy a commencé le sien par distribuer du pognon sous forme de paquet fiscal.
Il est temps de revenir en arrière, d’arrêter de jouer aux apprentis sorciers, de jeter du pognon par les fenêtres pour faire ensuite des annonces ridicules de plans d’économies.
Ca va durer encore quatre ans ?

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