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sur mes étagères: la chasse spirituelle.... ( 5 et fin )

Publié le 08 décembre 2012 par Micheltabanou

La chasse spirituelle

MARECAGES

Retour au ciel ami de toujours. A la terre d'origine affluent les déceptions fatales après les fureurs ourdies contre les puissances. Banni des capitales prudentes, sourdes aux vérités. Je ravale leurs paroles et leurs poussières, délires de charlatans. Mais les monuments, témoignages de leur incompréhension magistrale, s'écrouleront.

Le temps et ses accoutrements risibles reprend son cours. Rien ne sera plus que pratique. Les courbes s'évanouissent, les nombres, anciennement domptés, se désagrègent. Hors la prévoyante garantie d'une terre brune et maternelle, chaude comme un oiseau. Peut-être encore la fraternité incertaine, vestiges de magies primaires, romance permise. Science, chimie, frénésie, les astres pulvérisés tomberont en poudre d'or, aux révélations ultimes. Des barques noires dériveront sous quels cieux renouvelés?

Les figues s'écrasent sous les plages de cendres et les nuages infects saccagent les vergers d'éden.

Reprendre outils et lutte au sentier du devoir.

Dimanches cravatés au boulevard de l'ennui.

Dans l'orchestre de jappements cruels, la meute m'éventré. J'ai guetté l'évanouissement du monde; sans souffle, les yeux tuméfiés de démangeaisons, réglé le rythme des forces dernières. L'éclatement impeccable du feu m'a échappé et tout était intact: royautés comiques, égarements populaires. Cultes, pierres, arbres, coeurs repoussés, vivrai-je encore vos présences insolites - vos fiertés, vos dédains?

J"ai oublié des armes, des ruses, des charmes en cette chasse d'adorable magie. Je reviens aveugle, les mains glacées et mortes, sans proie étincelante à produire, sans trophées, aux clairières funèbres d'arbres déchus. Je me gorgerai de dégoûts - et que faire,  rendu aux abrutissements magistraux, aux disciplines, aux nécessités de l'époque béante à ces pieds durcis.

Je me suis vu grelottant, accroupi au carrefour des inquiétudes anciennes, en main le sceptre, au front la courone écarlate, accessoires exigeant des messies. Faut-il se lever aujourd'hui, courir, s'affairer? C'est la vieille mode.

Chairs ineffables, j'ai gagné, dans le pur élan des vagabondages, vos surprises, vos chaleurs, vos impiétés radieuses, vos absolus maléfiques, vos écrasantes inepties, telles les vagues jusqu'au dernier homme.

Expérience figée au soir dérobé sur l'absence.

Ce ne fut qu'aimable complot d'enfance, un saccage d'innocence.

Après les effrois extatiques, je vois franchement les draps blancs, l'escale rutilente de quelque fièvre, les plaies adorables, les tisanes mortuaires des vieilles balbutiantes, la miséricorde des injuriés de jadis.

Ni regrets, ni démence désormais.

La mort sacrifiée à leur manière. Ce n'était pas la mienne.

Certes il est d'autres rives.


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