Un régime pauvre en graisses est la clé pour perdre du poids, et réduire les matières grasses, « sans faire vraiment de régime », se traduira bien par des kilos en moins, conclut cette étude de l'University of East Anglia. Ces résultats, publiés dans l'édition du 7 décembre du British Medical Journal montrent que remplacer les aliments gras par des substituts de graisse permettra de perdre environ 1,5 kg, sans régime.
Les participants à ces essais ont également vu leur tour de taille réduit et leurs niveaux de mauvais cholestérol abaissés. C'est la première fois que la perte de poids est démontrée comme possible, simplement en choisissant des aliments faibles en graisses. Ce bilan, commandité par un groupe d'experts de nutrition de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le «Nutrition Guidance Expert Advisory Group –NUGAG », doit permettre de mettre à jour les lignes directrices mondiales sur la consommation totale de lipides. Des résultats donc déterminants à l'échelle mondiale et primordiaux, face à l'augmentation du risque de plusieurs cancers, de maladies coronariennes et d'AVC, avec le surpoids ou l'obésité.
C'est un examen systématique de 33 essais contrôlés randomisés, menés en Amérique du Nord, en Europe et en Nouvelle-Zélande, sur un total de 73.589 participants, hommes, femmes et enfants, présentant différents états de santé. Des comparaisons entre les participants consommant moins de graisses qu'à leur habitude (groupe d'intervention) et ceux consommant leur quantité habituelle de graisse (groupe témoin), des effets sur le poids et le tour de taille ont été évalués au bout de 6 mois au moins de suivi.
L'analyse conclut que,
Réduire les graisses dans son alimentation, permet de réduire, en moyenne,
· son poids corporel d'1,6 kg,
· son IMC de 0,56 kg / m²
· son tour de taille de 0,5 cm.
Tous ces effets se produisent chez des personnes conservant une alimentation normale et qui ne cherchaient pas, spécialement, à perdre du poids. Néanmoins, cette perte de poids perdure durant au moins sept ans.
Un effet cohérent, harmonieux et durable : Le Dr Lee Hooper de l'UEA's Norwich Medical School, qui a dirigé l'étude, explique que la réduction de poids obtenue et constatée dans l'étude est remarquablement cohérente et dose-dépendant. Moins de graisse consommée, plus de poids perdu. « L'effet n'est pas spectaculaire, mais « harmonieux » et durable ». Si les différents types de graisse n'ont pas été étudiés nous savons déjà que réduire les graisses saturées réduit le risque de maladie cardiaque et d'AVC, donc ces graisses saturées sont à réduire en priorité. Ici, la réduction des matières grasses totales a bien été associée à une réduction faible mais statistiquement significative de cholestérol et de la pression artérielle, ce qui suggère un effet bénéfique sur les autres grands facteurs de risque cardio-vasculaires. Enfin, dans la même analyse les résultats obtenus sur les enfants confirment la même relation entre la consommation de graisses et l'évolution du poids.
Concrètement :
· Consommer du lait écrémé, des yaourts allégés,
· réduire le beurre et le fromage, la viande et éviter le gras.
· Consommer des fruits comme en-cas plutôt que des biscuits, des gâteaux et des chips.
· Ne pas faire de régime mais travailler sur les aliments consommés.
Les auteurs concluent qu'une alimentation saine est aussi une façon de manger équilibrée, tenable dans la durée.
Source: BMJ 2012;345:e7666 6 December 2012 Effect of reduction total fat intake on body weight: systematic review and meta-analysis of randomised controlled trials and cohort studies
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