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malik oussekine, un hommage à un étudiant oublié

Publié le 07 décembre 2012 par Micheltabanou

C'était il y a à peine quelques jours, le 6 décembre, un noir anniversaire passé presque innaperçu! Désolant oubli pour une plaque de mémoire à même le sol il fut tabassé à mort le 6 décembre 1986 dans le cadre des grandes manifestations étudiantes. Malik, 22 ans, matraqué à mort dans le hall d'un immeuble parisien, au 20, rue Monsieur-le-Prince, où il s'était refugié, par deux "voltigeurs motoportés".

 

Seul témoin du drame, Paul Bayzelon, fonctionnaire au ministère des Finances, habitant l'immeuble du 20 rue Monsieur le Prince (6ème arrondissement), a raconté: "Je rentrais chez moi. Au moment de refermer la porte après avoir composé le code, je vois le visage affolé d'un jeune homme. Je le fais passer et je veux refermer la porte". "Deux policiers s'engouffrent dans le hall, a-t-il poursuivi, se précipitent sur le type réfugié au fond et le frappent avec une violence incroyable. Il est tombé, ils ont continué à frapper à coups de matraque et de pieds dans le ventre et dans le dos. La victime se contentait de crier: 'je n'ai rien fait, je n'ai rien fait' ".

Paul Bayzelon a dit avoir voulu s'interposer mais s'être fait lui aussi matraquer jusqu'au moment où il a sorti sa carte de fonctionnaire. Les policiers, présents dans le quartier pour disperser la manifestation, sont alors partis mais Malik Oussekine était mort. Le lendemain, Alain Devaquet, ministre délégué à l'Enseignement supérieur et auteur du projet de loi polémique, présentait sa démission, cependant que les étudiants défilaient en silence portant des pancartes "Ils ont tué Malik".    Le lundi 8 décembre, après de nouvelles manifestations, le Premier ministre Jacques Chirac annonçait le retrait du texte. Robert Pandraud, ministre délégué à la Sécurité, devait dire: "Si j'avais un fils sous dialyse, je l'empêcherais d'aller faire le con la nuit".    Les deux voltigeurs, le brigadier Jean Schmitt, 53 ans à l'époque des faits, et le gardien Christophe Garcia, 26 ans, sont passés trois ans plus tard devant la Cour d'Assises de Paris pour "coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Ils ont été condamnés en janvier 1990 à 5 ans et 2 ans de prison avec sursis. Mais je n'aurai aucune pensée pour ces nervis, ces deux assassins qui certainement aujourd'hui vont préparer les futures fêtes avec leurs petits-enfants.      Ce matin mon ami Hilaci Attia m'a parlé de son petit film silencieux d'une minute qu'il a tourné en hommage improvisé le 6 décembre dans une rue déserte. Je le remercie de m'autoriser à le publier ici-même. Un symbole. .

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