Le dernier né du studio français (Cocorico !) Quantic Dream est présenté comme une avancée majeure dans le jeu vidéo traditionnel. Heavy Rain a donc une lourde pression à assumer et nous allons voir si les différentes déclarations du producteur David CAGE se révèlent réalistes ou alors exagérées.
Heavy Rain se présente comme un OVNI vidéoludique. A mi chemin entre le film policier à suspense et le jeu vidéo, le titre de Quantic Dream a de quoi faire parler. Nous allons donc, au milieu de ce sac de nœud médiatique, démêler le vrai du fantaisiste. Bon test !
Réalisation
Dès le début, ce qui frappe, c’est la beauté des effets lumineux.
Les jeux de lumière sont légions et on serait presque pris d’une émotion larmoyante en observant le soin apporté à certains détails.
L’animation des différents protagonistes est également d’un réalisme saisissant.
Les mouvements et réactions de PNJ et personnages jouables sont parfaits.
La motion capture dont on nous a tant parlé ces dernières semaines a été parfaitement réalisée.
Bien que le début du titre nous offre un environnement lumineux de toute beauté, l’intégralité du reste du soft nous fait évoluer sous une pluie battante.
Les gouttes sont d’ailleurs superbes, tout comme les flaques et les reflets qu’elles entrainent.
Pourtant, malgré ce magnifique tableau, certaines textures ont du mal à convaincre.
Différents décors, personnages et objets n’ont pas subit le même soin que le reste.
En effet, pour prendre quelques exemple concrets, une couverture, une pizza ou même un T shirt sont tous faits dans la même matière : le carton…
A coté de cela, on peut aussi retrouver ci et là différents légers bugs de collision entres autres, mais rien de bien méchant.
Bref, au niveau général de l’esthétisme, on se croirait réellement dans un film à suspense.
L’ambiance oppressante et parfois même déstabilisante est au rendez vous.
Pour le moment, tout semble à la hauteur des espérances !
Ambiance sonore
Sans conteste l’un des plus gros point fort du jeu.
L’ambiance nous plonge littéralement dans un grand film à suspense.
Certains moments faibles sont ponctués par quelques sons discrets mais réussis, mais quand l’action s’invite à vous, tout s’accélère et la pression est sur nos épaules.
Tout au long du titre, on se retrouve donc dans la peau du personnage que l’on incarne. Si celui-ci se sent mal, à peur ou doit prendre une décision compliquée, le joueur le ressentira.
Les transissions entre les différentes ambiances se font d’ailleurs assez naturellement malgré un sentiment parfois de cassure.
Les voix françaises sont plutôt réussies mais on soulignera le synchronisme labial à la limite du ridicule (un comble pour un jeu français).
Au final, l’ambiance du titre est réalisée de main de maître et on se sent pris dans une spirale d’émotion et d’empathie pour ces héros qui vivent des situations bien peu banales.
Gameplay
Le très bon côtoie hélas le médiocre.
L’idée d’insérer à tout va des QTE (Quick Time Event) permet de dynamiser le jeu et offre ainsi une immersion plus grande.
Cependant, bien que l’idée soit plutôt bonne à priori, cela pose une question : Pourquoi faut-il un écran de 2m pour visualiser les symboles à l’écran.
Enfin, comme dirait l’autre : « je vois pas les symboles, je les devine… ». c’est saisissant de vérité !
Sinon, toujours dans le registre des QTE / QTA : je demande officiellement à SONY et aux éditeurs de jeux en général de ne pas exploiter la Sisaxis de la PS3.
La reconnaissance des mouvements est exécrable et chaque mouvement à effectuer avec la manette devient rapidement un calvaire et pourrait donner aux moins patients l’envie de tester une future discipline olympique : le lancer de manette !
À part ca, notons également que chaque personnage incarné pèse 2 tonnes tant il est laborieux de l’emmener d’un point A à un point B.
Sinon, dans l’ensemble, et malgré ces points noir, le challenge et l’aventure prend le pas et cela reste tout de même un plaisir d’évoluer dans ce film intéractif.
Scénario
Comme tout film, certains aimeront, d’autres pas.
Pourtant, force est de constater qu’un réel effort a été accordé à ce point clé du titre.
D’après les producteurs, plus de 4000 pages de script ont été réalisées pour le jeu, et on les croit sur parole lorsque l’on joue à Heavy Rain.
Certes, certaines situations sont assez convenues et attendues, mais pas mal de rebondissements intéressants ponctuent le titre et lui offre une certaine profondeur.
Au delà de çà, Heavy Rain propose de multiples cheminements pour arriver au bout du jeu.
Chaque joueur ne fera pas les mêmes choix et n’aura donc pas les mêmes conclusions une fois le titre terminé.
En effet, plus d’une quinzaine de fins sont disponibles dans le jeu.
Cependant, il ne faut pas s’émerveiller devant ces « multi fins ».
Il s’agit en effet plutôt de variations que de fins proprement dites.
D’un point de vu global, on peut tout de même dire que Heavy Rain propose une intrigue intéressante et addictive qui ne laissera pas indifférent.
Vous aimez les films à suspense, vous avez une PS3, Heavy Rain vous comblera sûrement !
Durée de vie
Une petite dizaine d’heures suffira à boucler le titre la première fois.
Le Game Over n’existant pas dans Heavy Rain, et bien sûr, le titre ne disposant d’aucune quête annexe, l’unique possibilité de gonfler cette durée de vie est de refaire le jeu.
Cependant, revivre l’aventure n’est pas aussi agréable que cela peut en avoir l’air.
En effet, c’est comme revoir un film que l’on a déjà vu : le suspense et l’ambiance sont largement amoindries.
De plus, certains passages du jeu sont assez lourds et cela n’apportera que perte de temps voire agacement.
Bref, une fois le jeu terminé, la plupart des joueurs ne le refera qu’une fois pour expérimenter une fin radicalement différente, puis placera le titre au placard dans lequel il prendra la poussière (avec la Wii :-p)
Bilan général
D’après les dires de David CAGE, son bébé est « du jamais vu, révolutionnaire » !
Déjà, citons Fahrenheit par exemple ou encore Nomad Soul qui eux pour le coup proposaient quelque chose de réellement nouveau !
Ensuite, vu les défauts que le jeu comporte, Heavy Rain est loin d’être parfait.
Textures inégales, Gampelay chancelant, Sisaxis pourrie… les problèmes ne manquent pas.
Pourtant, on est pris dans l’intrigue et l’ambiance offertes par Heavy Rain et dès qu’on l’a entamé, on a qu’une envie : découvrir la vérité.
Heavy Rain étant un jeu particulier et qui peut donc ne pas plaire, je ne vous conseillerai qu’une chose : essayez la démo sur le PSN.
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