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France: comme Depardieu, choisir l'exil pour échapper à l'enfer fiscal

Publié le 11 décembre 2012 par Francisrichard @francisrichard
Jean-Marc-Ayrault.jpgJean-Marc Ayrault a tout faux. Aujourd'hui, en clôture de la Conférence nationale contre la pauvreté, le premier ministre français a répondu à une question sur les exilés fiscaux, parmi lesquels il faut désormais compter le bienheureux Gérard Depardieu, qui a choisi la Belgique voisine:

"On ne fera pas reculer la pauvreté si ceux qui ont le plus, et parfois beaucoup, n'acceptent pas un peu de solidarité et un peu de générosité. Heureusement, ils sont peu nombreux à vouloir s'exiler pour tout simplement s'exonérer de la solidarité avec les autres Français".

 

Jean- Marc, ce héraut du président normal, cette voix de son maître, a tout faux:

 

- parce que la pauvreté ne recule pas avec la distribution des richesses de ceux qui les créent: l'augmentation du RSA ne la fera pas reculer mais l'augmentera

- parce que la pauvreté ne recule que lorsque, justement, des richesses sont créées

- parce que les richesses sont créées par ceux que le président François Hollande n'aime pas, c'est-à-dire les riches

- parce que l'on n'attrappe pas les mouches avec du vinaigre, autrement dit parce que les riches veulent bien créer des richesses à condition de ne pas s'en voir confisquer la plus grande part

- parce que la solidarité et la générosité n'existent tout simplement pas sans le consentement de ceux qui donnent

- parce que l'impôt, a fortiori confiscatoire, comme le nom l'indique, n'est pas consenti non plus par ceux sur lequel il pèse.

 

Jean-Marc, ce héros, cet enseignant éphémère, ce politicien durable et besogneux, a toutefois en partie raison quand il dit:


"Si on veut résoudre les problèmes de la pauvreté et les inégalités sociales, il faut faire des choix politiques. Et faire des choix politiques, c'est faire aussi le choix d'une politique fiscale".

 

Mais il a tout faux quand, pour lui, le choix d'une politique fiscale, pour faire reculer la pauvreté, consiste  à demander un effort "aux plus riches" et "aux très grandes entreprises", tout en "ménageant les classes moyennes, les classes populaires et les PME".

 

Car, en réalité, pourquoi en est-on arrivé à demander un effort aux plus riches et aux plus grandes entreprises?

 

- parce qu'en France, l'Etat, toutes administrations confondues, est hypertrophié

- parce qu'en France, l'Etat continue à vivre sur un grand pied, ce qui n'est jamais justifiable, encore moins en temps de crise

- parce qu'en France, aucun politicien n'a le courage de réduire les dépenses publiques de manière significative pour libérer l'économie et lui permettre de créer toujours plus de richesses.

 

Seule, pourtant, une réduction des dépenses publiques conséquente est susceptible de faire reculer la pauvreté (voir mon article La réduction des dépenses publiques en France est ridicule ).

 

Seule une baisse des impôts pour tous est susceptible de relancer les forces vives du pays. Car, si trop d'impôt tue l'impôt, le contraire est vrai: moins d'impôt peut rapporter gros, comme le président Ronald Reagan l'a expérimenté en écoutant Arthur Laffer.

 

Pour cela il faut que les hommes politiques français, et les Français d'une manière générale, comprennent que les richesses ne se décrètent pas et qu'il faut des hommes motivés, et non pas démotivés, pour les créer au bénéfice de tous.

 

Pour cela il faut que les hommes politiques français, et les Français d'une manière générale, comprennent que les inégalités n'ont aucune importance si tout le monde s'enrichit et que l'égalité ne sert à rien si tout le monde s'appauvrit.

 

Faute, pour les hommes politiques français et pour les Français d'une manière générale, de comprendre ces choses toutes simples, les dépenses publiques continueront d'augmenter et les impôts itou. La France deviendra de plus en plus un enfer fiscal. Et de plus en plus nombreux seront ceux qui, comme Gérard Depardieu, choisiront l'exil pour y échapper.

 

Francis Richard


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