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[Critique] Les Bêtes du Sud Sauvage

Par Wolvy128 @Wolvy128

4-étoiles

Affiche les bêtes du sud sauvage
Les Bêtes du Sud Sauvage est un film de Benh Zeitlin qui a complètement conquis la critique dans les festivals (Cannes, Sundance…) où il est passé cette année et qui sort aujourd’hui sur nos écrans. Concrètement, il s’agit d’un drame agrémenté de petites touches de fantastique. L’histoire s’intéresse à Hushpuppy (Qvenzhane Wallis), une jeune fille de 6 ans qui vit avec son père (Dwight Henry) dans le Bayou (sud de la Louisiane). Brusquement, la nature s’emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d’Aurochs…

J’avais entendu beaucoup de bien de ce film au moment de sa présentation au festival de Cannes. C’est donc avec plaisir que je l’ai découvert cette semaine et je dois dire que je n’ai vraiment pas été déçu. En effet, il s’agit d’un film qui, de par sa grande originalité, apporte une vraie bouffée d’oxygène dans un paysage cinématographique assez saturé. Tant sur le fond que sur la forme, le film surprend et se distingue de tout ce qu’on a l’habitude de voir au cinéma.

Ainsi, la narration est entretenue par Hushpuppy elle-même et c’est d’après son point de vue que l’on va découvrir son quotidien dans le Bayou. Un quotidien loin d’être idyllique mais dont la petite se satisfait largement car malgré les conditions de vie difficiles, elle se sent parfaitement à sa place. Le film ne tombe donc pas dans une forme de misérabilisme un peu facile mais cherche plutôt à délivrer un superbe message sur la vie. Pour ce faire, le réalisateur n’hésite pas à construire son récit comme un conte en faisant notamment intervenir des éléments fantastiques, comme les Aurochs préhistoriques par exemple, qui confèrent au film une dimension très poétique. Des éléments dont l’interprétation est multiple mais qui permettent de renforcer la grande force de caractère de la jeune fille.

Photo les bêtes du sud sauvage
Une jeune fille interprétée de façon magistrale par Quvenzhane Wallis dont c’est le tout premier film. Et quel premier film ! Son interprétation est très touchante et ne devrait certainement laisser personne indifférent. Le réalisateur a auditionné 4000 actrices avant de finalement choisir Quvenzhane et on ne peut que saluer son choix tant elle est éblouissante. Elle porte littéralement le film sur ses épaules et il est évident que celui-ci aurait été moins bon si l’actrice principale n’avait pas été au point. Quant à Dwight Henry, son père dans le film, c’est pour lui aussi sa première expérience en tant qu’acteur et son interprétation est bouleversante de sincérité. Chacune de ses confrontations avec Hushpuppy est vraiment chargée en émotion. Une émotion d’ailleurs magnifiquement renforcée par la sublime BO. Néanmoins, malgré toutes ces qualités, j’émets tout de même deux petites réserves. La première concerne le rythme qui laisse parfois à désirer. Ce n’est pas dérangeant mais ça se ressent tout de même. Quant à la seconde, elle concerne la mise en scène. Je n’ai rien contre le fait de filmer caméra à l’épaule, et d’ailleurs ça se justifie complètement ici, mais j’avoue que j’ai un peu de mal quand ça dure tout un film. L’image bouge un peu trop à mon goût mais c’est tout à fait personnel comme avis.

Tout cela pour dire en finalité que Les Bêtes du Sud Sauvage est un des films de cette fin d’année à ne pas louper. Pour sa première réalisation, Benh Zeitlin signe une œuvre touchante et poétique qui devrait plaire à un large public. Qui plus est, les deux acteurs principaux sont exceptionnels alors qu’ils étaient pourtant dépourvus de toute expérience cinématographique au départ. Une très belle découverte !



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