Le CRAN est tombé sur la tête

C’est un surprenant article, révélateur de ce qu’est finalement le CRAN. Que l’on puisse aujourd’hui revendiquer une élection comme Miss France montre les limites du mouvement, qui semble prendre le médiatique pour le réel, et devrait consacrer plus de temps à la lecture de Guy Debord.

Que l’élection de Miss France aboutisse à élire une miss « blanche comme la neige » dans un pays où c’est le type physique dominant, et où l’émission jouit d’une grand écoute surtout dans la France profonde, c’est ne pas comprendre comment fonctionne la télévision. Que ce mouvement réclame la justice sociale, mais voici qu’il se perd dans le sociétal niais, la guimauve. Roland Barthe disait de l’abbé Pierre : « c’est la charité sans la justice sociale », mais on a l’impression que c’est la même chose ici. C’est sans doute l’une des revendications les plus ridicules qu’on ait pu lire ici ou ailleurs.

Le CRAN est ce genre de mouvement qui roule pour une colorisation, notamment de tout ce qui est médiatisé, sans jamais poser de questions de fond, et avoir une approche plus politique et plus sociale des choses. Axer la seule revendication sur la couleur, et une colorisation des élites et des personnages du petit écran, c’est aussi renoncer à tout le reste, à toute interrogation plus poussée.