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Lettre ouverte de Sylvain Berrios à Henri Plagnol

Publié le 13 décembre 2012 par Jflehelloco

Monsieur Plagnol,

Au cours de cette campagne législative, j’ai mené une campagne digne. Fort du soutien des milliers d’électeurs qui m’ont accordé leur confiance au premier tour, dont une majorité de Saint-Mauriens, j’ai analysé de près votre travail parlementaire et interrogé vos convictions, ce qui est mon droit le plus strict. Je n’ai porté aucun jugement sur vous et je ne m’abaisserai pas à cela.

A coups de tracts agressifs, remplis de flèches rouges, de paragraphes surlignés en jaune fluorescent, de verbes à l’impératif et d’accusations mensongères, vous tentez de « noyer le poisson ». Je pense que nos concitoyens sont responsables et ne sont pas dupes : vos gesticulations ne changeront rien à leur choix.

Vous qui prétendez être un élu expérimenté, quel exemple donnez-vous à nos enfants et à nos jeunes ? Les enjeux locaux et nationaux ne méritent-ils pas mieux que vos invectives ? Les électeurs ne sont-ils pas en droit d’attendre une réflexion de fond sur la société que nous entendons construire pour demain, au lieu de vous voir épiloguer sur votre très chère réélection ?

Il est inacceptable que vous ne respectiez pas les règles du jeu d’une campagne. Vous n’avez, en particulier, aucun droit de me diffamer publiquement.

Vous me traitez d’imposteur alors que je suis votre adversaire. Vous n’acceptez pas que je sois opposé à vous au second tour, mais les électeurs ont tranché et il ne vous appartient pas de décider à leur place.

Vous me traitez de dissident alors que je suis un militant. Je suis conseiller national de l’UMP, militant de ce parti depuis sa création. Je n’ai pas varié dans mes engagements et mes convictions. Vous êtes membre fondateur de l’UDI, qui a opéré une scission avec l’UMP. Que vous fassiez des choix politiques est votre droit, mais que vous ne les assumiez pas publiquement n’est pas honnête.

Vous me traitez d’abstentéiste alors que j’ai un métier : contrairement à vous qui êtes un professionnel de la politique et n’avez aucune autre source de revenus, j’ai un travail qui me permet de subvenir aux besoins de ma famille, mais j’ai toujours assumé mes responsabilités d’élu en plus de mon travail. J’ajoute qu’au vu de votre absentéisme à l’Assemblée Nationale, pour lequel vous avez été officiellement sanctionné, vous êtes très mal placé pour donner des leçons.

Vous me traitez de putschiste. Je suis un élu responsable qui a refusé, comme 26 autres de vos conseillers municipaux, les compromissions et les choix indignes que vous leur imposiez. Vous niez la réalité, mais vous avez perdu la confiance de ceux qui avaient cru en vous, qui sont d’autant mieux placés pour évaluer votre travail qu’ils ont pu mesurer au jour le jour votre désinvolture et vos choix hasardeux.

Vous me traitez d’opportuniste. Je suis un homme ambitieux pour sa circonscription, ce que vous n’avez jamais été, vous qui n’avez jamais défendu un seul dossier dans un ministère, jamais reçu vos électeurs lors de permanences parlementaires ou tenté de faire venir des entreprises sur notre territoire. Vous vous êtes toujours contenté de vous aligner sur les initiatives de vos collègues.

Vous me traitez de manipulateur. Je suis le candidat de la transparence. Transparence sur mes idées, mes engagements, mes convictions et les projets que j’entends conduire si les électeurs de la première circonscription m’accordent leur confiance dimanche. Vous avez menti délibérément aux électeurs en juin dernier, en prétendant que votre candidature était recevable, alors qu’elle ne l’était pas. La manipulation c’est ça.

Vous dites que je suis un homme isolé, alors que je suis un homme soutenu. Par qui ? Par les centaines d’anonymes qui m’ont vu le matin conduire mes enfants à l’école, avec qui je dialogue quand je vais au marché, que je rencontre sur les terrains de sport, que je connais depuis l’enfance, que j’ai croisés dans les associations, avec qui j’ai dialogué au cours de la campagne, qui connaissent mon travail d’élu de terrain. Vous, dont nombre de collaborateurs ont démissionné, dont les militants ont déserté les réunions, pouvez-vous prétendre que vous êtes soutenu ?

A bout d’arguments, vous transformez vos rancœurs en mépris, affirmant que je n’ai reçu le soutien d’aucun «ténor» national. Je n’ai pas besoin de caution extérieure pour briguer les suffrages des électeurs de la circonscription. C’est leur confiance que je sollicite, et ils savent que je suis et resterai à leur service, sur le terrain. Aujourd’hui, vous faites venir avec tambours et trompettes des personnalités que vous n’avez jamais sollicitées en 5 ans pour développer des projets locaux, une fois de plus c’est regrettable et témoigne de votre moindre implication, sauf lorsqu’il s’agit de défendre vos intérêts personnels.

Enfin, à vous lire, il semblerait que je sois responsable de tous les maux par le seul fait que j’OSE m’opposer à vous. Elu de la Nation est une fonction noble, qui confère davantage de devoirs que de droits, ce n’est pas une rente de situation.

Pris dans vos contradictions, vous avez perdu cet engagement de vue. Mais vous n’êtes autorisé ni à prendre en otage les électeurs ni à donner des leçons de morale.

Je suis le candidat du rassemblement, respectueux de tous, qu’ils partagent ou non mes idées. Votre comportement d’aujourd’hui est l’exemple de ce dont les électeurs ne veulent plus.

Sylvain Berrios

Pour ceux qui le souhaitent : la version PDF est disponible ici (cliquez ici)

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