On dénombre plus de 900.000 déplacés au Nord Kivu, dont plus de 500.000 directement liés à la crise entre les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) et les rebelles du M23, qui a commencé en avril 2012.
Si la situation à Goma est demeurée calme entre les 7 et 11 décembre, la tension est palpable. Les combattants du M23 se sont retirés de la ville, mais ils maintiennent leur position à une vingtaine de kilomètres. Les combats qui ont conduit à la prise de Goma et ses conséquences, à commencer par la libération de plus d’un millier de prisonniers ainsi que la circulation d’un nombre croissant d’armes ont engendré un climat d’insécurité qui touche des milliers de personnes et retardent leur retour à une vie normale.
Des groupes armés ont attaqué des maisons à proximité du camp Mugunga III à deux reprises, notamment le 9 décembre, le lendemain de la venue du Coordinateur humanitaire en RDC, M. Moustapha Soumaré. Quelques jours plus tôt, le camp de Mugunga III avait été le théâtre d’une attaque durant laquelle les vivres qui venaient d’être distribués ainsi que la majorité des biens de première nécessité et les médicaments avaient été pillés.
Depuis l’arrêt des combats, l’accès humanitaire s'est amélioré, permettant à différentes organisations d’accroître leur champ d’action : distribution de nourriture et autre produits, vaccination... Des cargos ont pu être affrétés depuis la réouverture de l’aéroport le 7 décembre.
La vie reprend doucement à Goma, marchés et magasins sont de plus en plus fréquentés, les banques ont rouvert. Cependant, le prix des matières premières est en hausse, les livraisons de nourriture étant limitées en raison de l’insécurité grandissante dans les régions agricoles de Rutshuru et Masisi. Les déplacements de population menacent également la sécurité alimentaire : en effet, de nombreux agriculteurs ont raté le début des semis pour la prochaine récolte.
L’accès à l’eau et les installations sanitaires font partie des enjeux des semaines à venir : durant les deux dernières semaines, ce ne sont pas moins d’une centaine de cas de choléra qui ont été détectés.
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